INSTITUT PROTESTANT POUR ENFANTS DEFICIENTS AUDITIFS "BRUCKHOF"

LES BUTS DE L'INSTITUT

Les Buts statutaires

"L'Institution Protestante de Sourds-Muets pour l'Alsace et la Lorraine" a été ouverte le 4 octobre 1885 et reconnue d'utilité publique par Décret Impérial du 1er mars 1889.

Elle a pour but, selon ses statuts, "de prendre soin du développement physique et intellectuel, de l'éducation et de l'instruction d'enfants sourds-muets de religion protestante, dont les parents ou les tuteurs ont leur domicile en Alsace et en Lorraine".

La citation de ce texte n'a plus guère aujourd'hui qu'un intérêt historique. Au fil des générations d'élèves qui se sont succédées dans l'Établissement, la vocation de l'Institut s'est précisée dans ses champs d'intervention et élargie quant à la clientèle accueillie :
- la spécificité et la technicité des modes d'action se sont affirmées, alors que la prise en charge globale du développement de l'enfant, prévue aux statuts, respecte aujourd'hui davantage le rôle des parents,
- les limites statutaires confessionnelles et géographiques à l'admission des enfants sont tombées en désuétude.

Malgré le caractère suranné de ces textes statutaires, le Conseil d'Administration a dû renoncer à toute mise à jour, une modification des statuts originaux faisant perdre la Reconnaissance d'Utilité Publique.

L'orientation actuelle

La dénomination de l'Établissement situe celui-ci sur deux plans :
- le plan technique, celui de la déficience auditive de l'enfant,
- le plan éthique, celui des valeurs bibliques.

L'aspect technique : un centre de ressources au service des enfants déficients auditifs et de leurs parents

Plus de 90 % des enfants déficients auditifs congénitaux naissent de parents entendants. Dans ce cas, la perception auditive, très altérée voire inexistante, ne permet pas l'accès par imitation, à la langue maternelle. L'absence de développement du langage oral est une conséquence directe de la surdité. L'enseignement et la rééducation dispensés dans notre Institut visent à permettre aux enfants déficients auditifs de s'intégrer dans la société grâce à la maîtrise de la langue orale en se basant sur des perceptions sensorielles non exclusivement auditives. La langue orale constitue le moyen de communication privilégié et fonde le développement des opérations intellectuelles utilisées dans notre société.

L'Institut Bruckhof apporte son aide à des enfants ou adolescents suivant des modalités diversifiées, adaptées aux besoins et à l'âge de chaque enfant. Le présent dossier décrit de manière détaillée, l'ensemble de ces prestations.

L'Institut adhère à la Fédération pour l'Intégration des Sourds et des Aveugles en France (FISAF).

L'aspect protestant : une éthique évangélique

L'Institut Bruckhof a été fondé par des protestants fortement motivés par la vocation chrétienne de service du prochain. Même si aucun lien institutionnel ne l'unit aux Églises, le Conseil d'Administration estime que la référence protestante doit être affirmée tant pour l'Institut lui-même que pour l'image qu'il donne à la société. "Cela implique des qualités sensibles et, pourquoi ne pas le dire, une certaine laïcité dans le sens de tolérance, d'ouverture et de respect de l'autre"

En vertu de ces principes, les services de l'Institut s'adressent à tous et n'ont aucun caractère restrictif ou sélectif. Notre conception de l'accueil implique le respect des croyances des parents de tous les élèves et le refus de toute pression religieuse. Ainsi, en plus du catéchisme s'adressant aux enfants protestants dont les parents le souhaitent, d'autres enseignements religieux sont organisés dans l'Institut. Nous respectons les exigences alimentaires de certaines religions par la mise en œuvre de menus adaptés.

L'Institut adhère à la Fédération des Œuvres Évangéliques, union régionale de la Fédération de l'Entraide Protestante.

Le Conseil Scientifique

Le Conseil d'administration a souhaité s'entourer d'un " Conseil scientifique " destiné à étudier les orientations pédagogiques et thérapeutiques de l'établissement et à proposer des mesures permettant leur meilleure adaptation possible à la population des jeunes sourds.

Ce Conseil est constitué de personnes sollicitées du fait de leurs compétences ou de leur expérience, sans que les membres soient représentatifs d'organisations ou d'instances particulières.

Il se réunit à un rythme trimestriel (3 réunions par an).

Composition du Conseil Scientifique

Madame M.J. AUBURTIN

Directrice de l'ESTES

Monsieur le Professeur André GENTINE

Hôpital de Hautepierre - Service O. R. L.

Monsieur Jean-Marie GILLIG

Ancien inspecteur de l'Adaptation et de l'intégration scolaires

Monsieur le Docteur Daniel LEHR

Pédopsychiatre, attaché à l'Institut Bruckhof

Monsieur le Professeur Bernard MEYER

Hôpital Saint-Antoine - Service O. R. L.

Madame le Docteur Brigitte SCHWEITZER

Médecin coordinateur de la CDES

Monsieur le Docteur Pitt ZUND

O.R.L., attaché à l'Institut Bruckhof

Monsieur Jean-Luc MOHR

Président de l'Institut Bruckhof

Monsieur Yves JEUNESSE

Directeur de l'Institut Bruckhof

Monsieur Christian UHLMANN

Directeur adjoint de l'Institut Bruckhof


LES OPTIONS PÉDAGOGIQUES ET THÉRAPEUTIQUES

Une grande latitude pédagogique est laissée aux établissements spécialisés par la réglementation en vigueur. Obligation est faite cependant par la Loi 91-73 du 18 janvier 1991, de définir des options pédagogiques claires, concernant notamment les choix linguistiques, et de les communiquer aux parents d'élèves. La détermination des options pédagogiques fondamentales de l'Institut Bruckhof exposées ci-dessous résulte d'un travail institutionnel d'analyse et de formalisation. Chaque intervenant de l'Institut se reconnaît dans ces valeurs transversales à toutes les sections et services de l'Établissement.

Le choix de la communication orale pour l'intégration sociale

La déficience auditive moyenne, sévère ou profonde entraîne un retard de langage et de langue dont l'importance peut être considérable et dont témoigne encore parfois l'usage du terme de "sourd-muet". Les conséquences psychologiques de ce déficit sont importantes. Le langage constitue un outil de la pensée. Il permet à l'enfant de conceptualiser, de s'abstraire de la matérialité des choses pour passer des opérations sensori-motrices aux opérations intellectuelles. Ainsi, un enfant évolue-t-il du stade des comparaisons, juxtapositions sensori-motrices au stade des opérations intellectuelles s'exerçant sur des concepts. Ces opérations sont elles-mêmes différenciées selon le niveau atteint. Dans ces démarches intellectuelles, la langue n'est pas seulement nécessaire à la perception de la consigne ou à l'énoncé de la réponse, elle fournit des médiateurs nécessaires aux combinaisons des concepts entre eux. On parle communément de "raisonnement verbal", on fait appel à des "tests verbaux" pour en évaluer les niveaux.

Mettre la langue orale à la disposition d'une personne sourde, c'est lui permettre de développer le système d'opérations intellectuelles, les mécanismes de raisonnement requis dans notre société occidentale, notamment pour la réussite scolaire ou universitaire. L'intégration dans une société passe par la maîtrise de la langue pratiquée dans cette société. La langue n'est pas seulement le moyen de communication utilisé dans notre groupe social, mais elle détermine bien plus profondément les critères d'appartenance à ce groupe. Une langue ne naît pas spontanément, elle est transmise par un environnement humain dont elle constitue les racines.

Contrairement au bilinguisme entre deux langues orales, permettant le développement simultané des deux expressions, les expériences bilingues associant d'emblée la communication orale et la Langue des Signes Française (LSF), évoluent généralement vers une situation alliant communication gestuelle et communication écrite, mais ne laissant que peu ou pas de place à la langue parlée. Un bilinguisme plus authentique peut être atteint lorsque la communication gestuelle est acquise après la langue orale. Il est facile pour un adolescent sourd d'apprendre la langue des signes, alors que nous ne connaissons aucun exemple de personne sourde éduquée en LSF, qui ait pu arriver à une maîtrise de la langue française orale.

La Langue des Signes Française (LSF) sous sa forme "académique" n'est pas enseignée dans notre établissement. Il existe une communication gestuelle se transmettant d'élèves à élèves, pour une communication immédiate et facile. Elle est utile surtout pour les enfants en difficulté de communication, et respectée comme pourrait l'être un dialecte.

Au-delà du débat passionnel concernant l'utilisation d'une communication orale ou gestuelle, il existe une différence fondamentale entre les projets de société et les buts pédagogiques que se fixent les uns et les autres. Le débat sur le mode de communication est second par rapport au conflit entre les modèles de droit à la différence et d'intégration :
- Les partisans de la communication gestuelle militent pour une reconnaissance de l'ensemble des sourds comme une communauté culturelle ou un groupe ethnique ayant son mode de communication propre. 
- Les oralistes considèrent les personnes déficientes auditives comme des membres de la même société que les entendants et cherchent, par l'intermédiaire de la langue orale, à développer leurs possibilités d'intégration.

La population des personnes sourdes est elle-même très partagée entre ces deux visions.

Dans ce contexte, il est nécessaire d'affirmer des choix théoriques clairs concernant les fondements mêmes du projet pédagogique. Notre but étant l'intégration sociale des personnes déficientes auditives, notre choix technique est oraliste.

L'intégration scolaire

Tous les efforts de l'Institut Bruckhof visent l'intégration sociale des personnes déficientes auditives. L'intégration scolaire constitue un moyen pédagogique de choix pour atteindre ce but. La sollicitation verbale de l'entourage stimule le jeune déficient auditif, et la nécessité sociale de comprendre et de se faire comprendre constitue la meilleure motivation pour une bonne intelligibilité de sa parole. Elle entraîne un appétit plus important de communication et de langage qui va de pair avec une augmentation naturelle du vocabulaire actif courant.

Précisons cependant qu'il s'agit bien d'un moyen pédagogique parmi d'autres et non d'un objectif en soi. L'intégration scolaire d'un enfant sourd en milieu ordinaire doit être attentivement surveillée et pouvoir être suspendue temporairement le cas échéant. Une intégration scolaire totale ou partielle avec soutien, adaptée à chaque enfant, doit pouvoir être étudiée individuellement, en fonction de ses dispositions pour l'écoute, de son expression orale, de sa compréhension de la langue et de sa motivation au travail. L'attitude de l'entourage familial et son soutien à l'enfant interviennent de façon déterminante dans ce choix.

Notons qu'une proportion de plus en plus importante des enfants admis dans notre Institut chaque année, arrive entre 6 et 8 ans, après échec d'intégration scolaire.

La plus grande prudence est de rigueur pour l'intégration préscolaire : des essais tentés à l'école maternelle peuvent apparaître comme des succès ; les enfants déficients auditifs jouent avec les entendants, se développent, participent aux activités sensori-motrices. Et les problèmes se posent, lorsque, vers 5-6 ans, les exigences scolaires portent sur les compétences verbales, acquises spontanément par les camarades entendants. L'insuffisance de travail préscolaire spécifique, visant à développer la parole et la langue, se fait sentir pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Les séances d'orthophonie, souvent nombreuses mais non intégrées à l'enseignement, se révèlent inefficaces. Se fondant sur ces expériences décevantes, nous préconisons la rééducation intensive en classe spécialisée, en coéducation avec un jardin d'enfants entendants jusqu'à l'apprentissage de la lecture.

Par la suite, la langue n'est plus le principal objet des apprentissages scolaires, mais elle devient le moyen de nouvelles acquisitions. L'intégration scolaire est alors facilitée.

Le type d'intégration scolaire doit être étudié pour chaque enfant, à chaque étape de sa scolarisation, en collaboration entre les parents, l'équipe audiophonologique et pédagogique. En tout état de cause, ce sont les parents qui prennent la décision en dernier ressort.

Nous proposons aux parents de nos élèves déficients auditifs les choix scolaires suivants :

École maternelle : - classe spécialisée en coéducation avec le jardin d'enfants musical "l'Envol" avec soutien et orthophonie quotidiens, - intégration individuelle en école maternelle ordinaire, avec soutien scolaire et orthophonique une à trois fois par semaine,

École élémentaire : - intégration collective, totale ou partielle, dans une école primaire partenaire du Bruckhof avec soutien et orthophonie quotidiens, - intégration individuelle en école ordinaire, avec soutien scolaire et orthophonique une à trois fois par semaine

Collège : - classes spéciales de faible effectif, - intégration collective dans un collège partenaire du Bruckhof, avec soutien et orthophonie quotidiens et hébergement au Bruckhof, - intégration individuelle en collège ordinaire, avec soutien scolaire et orthophonique une à trois fois par semaine.

Lycée, Université… : - prise en charge au titre du CESENS-EST : intégration individuelle en scolarité ordinaire, avec soutien scolaire et orthophonique une à trois fois par semaine ; possibilité de défraiement de preneur de notes, services et matériel adaptés; possibilité d'hébergement à l'Institut Bruckhof.

Pour tous les examens de l'Éducation Nationale, l'Institut Bruckhof peut mettre à disposition de l'élève, un "spécialiste d'un mode de communication" pour assister le candidat et participer au jury avec voix consultative.

L'intégration scolaire comme moyen d'intégration sociale s'inscrit dans un plan d'ensemble dont elle constitue un élément. Elle est toujours personnalisée et nécessite un puissant soutien en pédagogie et en rééducation.

La liaison étroite enseignement - orthophonie

Pour un enfant atteint de déficience auditive et quels que soient son niveau et la classe dans laquelle il se trouve, l'enseignement scolaire et un travail d'apprentissage et de correction de la parole sont indissociables.

L'appropriation de la langue, son développement, son perfectionnement ne constituent pas des activités complémentaires à la scolarité, mais elles en forment la base. Toutes les situations sont mises à profit pour développer le langage, la lecture sur les lèvres et l'aptitude à l'écoute.

Le travail collectif ne suffit pourtant pas. Des temps quotidiens importants sont nécessaires pour un travail individuel de parole. Les modalités et les durées de ces séances varient selon l'âge des enfants, leur situation scolaire (maternelle, élémentaire, secondaire) et leurs besoins individuels, objectivés par des bilans de parole trimestriels. Ce travail dure tout le temps de la scolarité.

Chaque enfant scolarisé au Bruckhof bénéficie d'un temps individuel d'orthophonie en une ou plusieurs séquences, pour un total variable entre 40 mn par jour (en maternelle) et 1 heure par semaine (au collège). Chaque séance est répertoriée dans un carnet propre à l'enfant.

Les actions pédagogique et thérapeutique exercées par le même intervenant, sont parfaitement associées. L'enfant n'est pas partagé entre un enseignant pour sa part "normale" et un rééducateur pour sa part "pathologique", mais est pris en charge dans la globalité de sa situation d'élève déficient auditif.

L'éducation auditive, l'appareillage

Les enfants reçus à l'Institut Bruckhof sont majoritairement déficients auditifs sévères ou profonds. Tous sont appareillés de prothèses auditives adaptées et bénéficient du matériel électroacoustique le plus moderne. Aucun enfant n'est "trop sourd" pour pouvoir bénéficier d'éducation auditive. Les déficients auditifs profonds ne percevront certes que la différence entre bruit et silence, les formants graves des voyelles ou des éléments prosodiques de la voix, et ne pourront pas comprendre le message parlé par la seule audition. Mais ces indices sonores précieux complètent la lecture sur les lèvres.

L'éducation auditive permet au sujet de construire l'utilisation des indices auditifs pour le décodage des informations sonores : fonction d'alerte de l'audition, identification d'actions par le bruit qu'elles produisent, et souvent, compréhension de la parole.

Par ailleurs, les travaux de Léonid Pimonow ont confirmé que la capacité informationnelle de l'ouïe pouvait être considérablement augmentée par l'éducation auditive. Le seuil liminaire, niveau des sons les plus faibles pouvant être perçus, ne change pas. Par contre, on observe après exercice une amélioration importante des seuils différentiels de temps, d'intensité et de fréquence c'est-à-dire l'identification du plus petit intervalle de temps, d'intensité ou de hauteur séparant deux stimuli sonores très voisins.

L'éducation auditive affine l'audition et permet d'identifier des sons et des bruits, d'effectuer des discriminations de plus en plus ténues même dans un champ auditif résiduel réduit.

L'implantation cochléaire

L'implant cochléaire permet de restaurer une partie importante des fonctions de l'audition chez des personnes atteintes de surdités très importantes, liées à un dysfonctionnement fonctionnel de l'oreille interne. Ce dispositif est indiqué lorsque les prothèses auditives classiques les plus puissantes n'améliorent pas de façon significative les performances de l'audition.

L'implant supplée la déficience de l'oreille interne, en convertissant lui-même les vibrations acoustiques en signaux électriques pouvant être transmis au cerveau par le nerf auditif de manière comparable aux signaux électro-physiologiques de l'audition.

Convaincu de l'intérêt considérable de l'implant cochléaire pour les personnes et les enfants sourds profonds, le Conseil d'Administration de l'Institut Bruckhof a décidé d'orienter une part de l'activité de l'Établissement dans cette direction en créant un service de proximité destiné à apporter son concours aux hôpitaux implanteurs. Ce service peut prendre en charge certaines phases du travail pré- et post-opératoire et éviter aux patients et à leurs familles, des déplacements parfois très longs et répétitifs lorsque le centre hospitalier implanteur se trouve dans une autre région de France.

L'enfant déficient auditif implanté précocement se trouve, après rééducation, dans une situation sociale et scolaire proche de celle de ses camarades entendants.

Le Langage Parlé Complété (LPC)

La perception du langage oral par la lecture labiale est très imparfaite. De nombreuses confusions entre des sosies labiaux introduisent des ambiguïtés. Par exemple, "papa" et "maman" ont une même image labiale. "Chapeau", "jambon", "chameau", "chapon", "Japon" se lisent strictement de la même façon sur les lèvres.

Les enfants déficients auditifs ont donc des difficultés considérables à percevoir les mots d'après leur seule image labiale. Les possibilités d'erreurs sont telles que jamais la lecture sur les lèvres n'est suffisante pour l'apprentissage d'un mot nouveau. Ils ne peuvent lire sur les lèvres que le vocabulaire déjà connu.

Le Langage Parlé Complété (LPC) permet de visualiser tous les phonèmes et donc de rendre perceptible par la vue l'intégralité du message parlé. C'est un codage : la main près du visage complète, syllabe par syllabe, tout ce qui est dit. Chaque syllabe se code en mettant la main à la position correspondant à la voyelle, les doigts réalisant la clé de la consonne.

Ce n'est pas une langue, les mouvements de la main n'ont de sens qu'associés à la parole.

L'apprentissage de la technique peut se faire en une douzaine d'heures. L'Institut Bruckhof organise deux ou trois "week-ends familiaux" d'apprentissage du LPC par an, à l'attention des familles d'élèves, mais également des professionnels (orthophonistes, enseignants …). Après cet apprentissage, une utilisation constante de la technique permet d'acquérir une vitesse d'exécution suffisante pour accompagner toute l'expression orale.

L'entraînement acquis par les enfants grâce au LPC améliore leurs performances de labiolecteurs, même dans la communication avec les personnes n'utilisant pas ce code. Aucune dépendance vis-à-vis de l'utilisation du code n'existe.

Le LPC, facilitant la compréhension du langage, permet à l'enfant d'accélérer l'apprentissage du vocabulaire et de la syntaxe. Par la suite, l'enfant pourra mieux lire sur les lèvres, même sans codage. Le LPC permet une acquisition plus naturelle de l'expression orale.

Le travail en réseaux

La notion de réseau se distingue nettement de celle de filière. .Dans notre secteur une filière apparaît comme un itinéraire tracé, dans lequel l'usager se trouve orienté d'un service au suivant, selon des accords formels ou implicites existant entre les promoteurs de ces services.

Si une filière peut se caractériser par un itinéraire passant par des balises obligées, le maillage d'un réseau permet la circulation en empruntant des voies très diverses, un choix étant proposé à chaque nœud du filet.

Si cette possibilité de choix est effective, voire obligatoire pour les usagers, ils sont réellement sujets.

L'Institut Bruckhof s'inscrit dans plusieurs réseaux pour la prise en charge de ses élèves :

L'Éducation Nationale

Notre premier partenaire est l'Éducation Nationale. Un grand nombre de nos élèves fréquente des classes ordinaires. Nous sommes donc amenés à avoir des contacts très suivis avec les Chefs d'établissements et les Inspecteurs concernés, afin de mettre au point la rédaction et le suivi des conventions d'intégration.

Il arrive très fréquemment que nous soyons sollicités par une école ou une CCPE pour se prononcer sur l'opportunité du recours à une scolarisation en milieu spécialisé ou à une mesure de soutien à l'intégration.. Notre équipe d'audiophonologie effectue alors des bilans complets sur rendez-vous.

Nos enseignants sont également inscrits au Centre Régional de Documentation Pédagogique (CRDP) pour bénéficier de toutes les ressources documentaires proposées par cet organisme

De plus, l'Inspection d'Académie accepte maintenant nos enseignants pour les stages de perfectionnement et de remise à niveau, destinés aux personnels de l'Éducation Nationale.

Les Hôpitaux

Nous travaillons en étroite collaboration avec des Centres Hospitaliers actifs dans le domaine de l'implantation cochléaire (Paris, Montpellier, Marseille), et qui nous envoient des patients implantés chez eux pour le suivi et les réglages des appareils. Une collaboration existe également avec les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, pour le suivi d'enfants de l'Institut Bruckhof, opérés dans ce service.

Le Secteur médical et paramédical libéral

La majorité des enfants suivis par nos services d'éducation précoce et de soutien à l'intégration, est également suivie dans le cadre libéral par des orthophonistes. Nous passons une convention avec ces personnes, aux termes de laquelle elles s'engagent à participer aux réunions de synthèse concernant les enfants suivis.

Les Autres centres pour enfants déficients auditifs

Nous entretenons également des liens suivis avec les autres établissements pour enfants déficients auditifs de la région, et plus particulièrement le Centre Jacoutôt et l'Institut de La Malgrange, pour l'orientation d'enfants déficients auditifs présentant des handicaps associés, ou pour les formations professionnelles adaptées.

D'Autres structures

Nous travaillons également avec d'autres établissements recevant des enfants handicapés (Sonnenhof, ARAHM), pour une prise en charge conjointe d'enfants présentant des problématiques défectologiques complexes.

Des possibilités de collaboration aves le CAMSP ou aves l'Institut National de Jeunes Sourds de Metz existent également et peuvent être réactivées dès qu'une demande se manifestera à nouveau.

Le travail en réseaux relie l'Institut Bruckhof à de multiples partenaires tels que l'Éducation Nationale, les hôpitaux proches ou plus éloignés géographiquement, d'autres centres pour enfants déficients auditifs. " Réseaux " se différencie de " filières ". Il ne s'agit pas d'inscrire des élèves dans un parcours canalisé, mais de trouver au cas par cas, les partenariats les mieux adaptés.

La démarche Qualité

Les motivations

La démarche "qualité" initiée dans l'Institut Bruckhof est une approche volontaire interne d'amélioration des services de façon à satisfaire nos clients externes et internes. L'objectif n'est pas actuellement de viser une labellisation (certification, accréditation).

Notre démarche se trouve confortée par la Loi 2002-2, instituant des obligations d'évaluation portant sur la qualité des prestations et nous sommes d'ores et déjà familiarisés avec ces ,concepts d'audit interne et externe

La sensibilisation des personnels

L'ensemble des personnels a été sensibilisé à la démarche qualité lors d'un séminaire de prérentrée en septembre 1998, animé partiellement par un intervenant d'AFNOR Conseil.

Une réflexion s'est poursuivie pendant l'année scolaire 1998/99 intégrant notamment la réécriture par un groupe de travail du projet d'établissement de l'Institut Bruckhof.

Le séminaire de prérentrée d'août/septembre 1999 a été à nouveau consacré à ce sujet.

Un groupe de pilotage "qualité" a été mis en place. Il se réunit à un rythme hebdomadaire avec la mission d'organiser un dépistage et un traitement systématiques des dysfonctionnements et insatisfactions et de procéder à la rédaction de procédures participatives concernant les activités de l'Institut. Ce groupe procède également à l'audit interne, vérifiant la conformité à un référentiel qualité. Pour éviter le risque d'adapter le référentiel à notre situation actuelle, nous avons choisi un référentiel élaboré par un organisme extérieur, en l'occurrence le CREAI de Poitiers.

Afin d'animer et de maintenir la motivation des collègues, un point mensuel sur les développements de la démarche est présenté lors des réunions institutionnelles.

La formation permanente

Le plan de formation de l'Établissement prévoit des stages périodiques de remise à niveau dans le cadre de la formation professionnelle permanente pour tous les salariés de l'Établissement. Un suivi personnalisé de la situation de chaque salarié par rapport à la formation permanente est établi par la mise en œuvre d'un barème tenant compte de la durée des formations suivies, de leur ancienneté et de leur nature. Ce classement permet d'attirer l'attention des personnes sur la nécessité de leur formation continue, et a une valeur incitative pour ceux qui accuseraient un retard dans ce domaine.

Ces stages, de durées variables, doivent aboutir à une meilleure adaptation de nos procédures et de la qualité des interventions (ex : stage sur le travail avec les familles).

La formation permanente des professeurs spécialisés est particulièrement d'actualité car leurs attributions professionnelles évoluent vers une forte diversification en direction de publics de plus en plus variés.
- au plan des handicaps associés, mieux dépistés et mieux pris en compte ;
- au plan des profils déficitaires, par exemple déficience auditive moyenne voire légère, en échec d'intégration scolaire ;
- au plan des niveaux scolaires plus élevés (baccalauréat, Université) ;
- au plan des techniques nouvelles mises en œuvre, notamment les implants cochléaires ;
- au plan des stratégies scolaires d'intégration avec des modalités très diverses.

Les enseignants spécialisés sont donc conduits à adapter leurs actions en fonction de domaines spécifiques :
- individualisation de l'action en raison de la diversité et de l'hétérogénéité des demandes des familles ;
- adaptation à des tâches nouvelles didactiques et pédagogiques, répondant aux besoins des jeunes sourds en situation d'intégration scolaire ;
- partenariat incluant une mission de représentation de l'établissement ;
- prise en compte plus marquée d'aspects thérapeutiques, médicaux, prothétiques …

Ainsi des enseignants sont titulaires des Diplômes Universitaires d'audiophonologie de l'enfant et d'audioprothèses implantées qui leur donnent les compétences indispensables en audio phonologie et un savoir tant technique que pédagogique en matière de prothèse implantée, notamment l'implant cochléaire.

Des formations plus techniques sont également entreprises telles que le permis de conduire "transports en commun" par les agents de service, les éducateurs ou les enseignants, ou encore la formation "HACCP" visant à améliorer la qualité et à dépister systématiquement les facteurs de risques dans le secteur de la restauration.

Un état d'esprit

Les activités et le fonctionnement d'une institution peuvent se décliner selon les étapes de la "roue de Deming" : Planifier, faire, contrôler, analyser pour améliorer.

La mise en œuvre dans l'Institut d'un ensemble de procédures écrites couvrant tous les domaines du fonctionnement institutionnel, ne peut se faire en quelques semaines, voire en quelques mois. Aussi notre projet qualité, pour être efficace, veut-il avoir une première qualité : la simplicité. Un système complexe, lourd, ne serait pas appliqué. Ce qui n'est pas indispensable est plus qu'inutile : nuisible.

Nous estimons par contre, que le temps passé à l'analyse des dysfonctionnements, des mécontentements internes ou externes n'est pas perdu.

La gestion de la qualité suppose un état d'esprit intégré à la culture institutionnelle : ne pas rechercher la réalisation de la structure modèle, mais savoir dépister les vrais problèmes, concevoir et adapter des procédures réalistes pour les résoudre.


L'ACTION EN DIRECTION DES USAGERS ET EN COLLABORATION AVEC EUX

Comme pour tout enfant, l'évolution psychologique, relationnelle, langagière d'un enfant déficient auditif, dépend étroitement de l'investissement des parents dans son éducation. Tout projet ne peut être valorisant pour l'enfant que si les parents en sont porteurs.

Dans cet esprit nous concevons essentiellement le travail en direction des usagers et en collaboration avec eux, à travers les actions menées en direction et en collaboration avec les familles des élèves.

Dès le plus jeune âge pour le développement du langage puis pendant toute la durée de la scolarité, l'échange parents - Institut permet la réutilisation réciproque et l'imprégnation des acquisitions langagières faites en classe ou à domicile. En aucun cas, l'Institut ne peut se substituer aux parents ; sans eux son travail peut rester inefficace.

L'accompagnement familial dans le cadre de l'éducation précoce constitue la première occasion de travail partagé entre Institut et parents. Par la suite ces liens de confiance facilitent souvent la prise de parole des parents d'élèves dans toutes les phases de la scolarité de leur enfant. À chaque choix important, scolaire ou plus technique, les parents trouvent à l'Institut Bruckhof les personnes compétentes pour répondre à leurs questions ou au moins pour les aider à élaborer leur décision (intégration, orientation scolaire, appareillage, intervention chirurgicale, changement de régime scolaire…). Pour un enfant déficient auditif, les parents et les spécialistes de la surdité sont de véritables partenaires.

Les élèves et leurs parents des sont les clients de l'Institut Bruckhof et l'établissement se doit de tout mettre en œuvre pour obtenir leur confiance et leur donner satisfaction. Cette perspective, s'inscrivant dans une démarche "qualité", détermine le fonctionnement de tous les secteurs de l'Institut.

Les relations individuelles avec les familles

Après la phase d'éducation précoce et d'accompagnement familial, lorsque l'enfant est scolarisé, l'accompagnement des parents se fait par les enseignants de la classe et par les membres de l'équipe médicale, paramédicale et psychologique. Les rencontres individuelles sont moins régulières et moins fréquentes, mais les enseignants spécialisés ainsi que les membres de l'équipe médicale, paramédicale et psychologique se tiennent en permanence à la disposition des parents pour des entretiens individuels (bilans, évolution personnelle, éventuelle difficulté particulière).

Ces entretiens portent notamment sur les évolutions et les ajustements du projet individuel pédagogique et thérapeutique.

Chaque fois que l'ORL, le psychiatre, la psychologue, l'audioprothésiste de l'Établissement sont amenés à examiner l'enfant, les familles sont avisées par écrit et invitées à prendre contact directement avec le spécialiste concerné. Elles sont invitées à prendre rendez-vous pour un entretien avec lui.

Les parents sont prévenus avant la visite médicale annuelle afin qu'ils puissent apporter au médecin toute information utile. Après la visite, ils reçoivent une fiche d'information médicale détaillée.

La communication quotidienne entre l'école et la famille passe aussi par un carnet de liaison édité en fonction de nos besoins propres. Ce carnet comporte toutes les communications techniques (assurances, identification des prothèses auditives, adresses et téléphones, règlement de fonctionnement, décharge médicale, etc.…) ainsi que des espaces réservés à l'échange de correspondance entre les parents et les enseignants spécialisés. Il a été élaboré en concertation avec l'Association de Parents d'Élèves.

Les parents sont également invités à téléphoner aux éducateurs, enseignants ou médecins pour transmettre tout renseignement ou simplement pour prendre des nouvelles.

Chaque intervenant du Bruckhof en contact avec un enfant, se tient personnellement à la disposition des parents pour tout échange concernant l'enfant.

L'Association de Parents d'Élèves

L'Association de parents d'élèves organise plusieurs réunions par an pour ses adhérents ainsi que des conférences donnée par un spécialiste invité. Elle assure la vente à prix d'achat de piles de prothèse auditive à l'intention de ses adhérents. L'Institut apporte l'aide logistique nécessaire à son fonctionnement (diffusion des invitations, prêt de salle, etc...). L'association de parents d'élèves participe également à l'organisation de la "Journée des Amis du Bruckhof", tous les deux ans au mois de juin. Elle invite ses adhérents à une sortie annuelle en forêt avec pique-nique. Les personnels de l'Institut Bruckhof sont invités à cette sortie.

Les réunions parents - enseignants - éducateurs

Deux fois par trimestre, les parents sont invités à des réunions par petits groupes centrés sur une tranche d'âge déterminée. Ils rencontrent les enseignants et éducateurs de leurs enfants, ainsi que les autres parents d'élèves de la classe. Lors de ces rencontres sont évoquées les questions relatives à la progression du groupe, son climat, et toutes les questions concernant le bon déroulement de la vie d'école. A l'issue de la réunion les parents peuvent rencontrer individuellement un enseignant ou un éducateur. Pour respecter la disponibilité des parents, ces réunions ont lieu le samedi matin et ceux qui le souhaitent peuvent partager un déjeuner sur place.

Des réunions de parents sont également organisées en fonction de problématiques ponctuelles ou particulières telles que départ en classe de nature ou informations pour les parents d'enfants porteurs d'implants cochléaires.

Les stages de formation

Deux ou trois fois par an, l'Institut Bruckhof organise à l'intention des parents, des stages familiaux d'initiation ou de perfectionnement au Langage Parlé Complété. Des enseignants spécialisés de l'Institut Bruckhof et des parents d'élèves animent ces formations (gratuites) pendant un week-end. Durant ces sessions prolongées la communication entre familles est souvent très riche.

Dispositions en application de la Loi 2002-2

La Loi 2002 &emdash; 2 du 2 janvier 2002 "rénovant l'action sociale et médico-sociale" institue un certain nombre de dispositions destinées à assurer l'information des usagers sur le fonctionnement institutionnel et à garantir le respect de leurs droits et plus particulièrement de leur droit à l'expression. Le comité de pilotage "qualité" de l'Institut Bruckhof étudie actuellement les projets de décrets concernant ces nouvelles dispositions afin d'apporter dans les meilleurs délais, les aménagements demandés.

Le livret d'accueil (Art. 8 de la Loi 2002-2 ; art. L 311-4 du code de l'action sociale et des familles)

Un livret d'accueil intégrant les dispositions qui seront prises par décret, remplacera le dossier de présentation de l'Établissement, actuellement remis aux parents.

Le contrat de séjour (Art. 8 de la Loi 2002-2 ; art. L. 311-4 du code de l'action sociale et des familles)

Ce texte, revu annuellement est imprimé dans le carnet de correspondance remis chaque année aux élèves. Il est commenté en classe en début d'année scolaire et est signé par les parents de chaque élève.

Dans ce domaine, la pratique institutionnelle actuelle se trouve en accord avec l'esprit de la nouvelle Loi, et des compléments ou amendements seront apportés au texte actuel en fonction des dispositions réglementaires à venir.

Le Conseil de la Vie Sociale (Art. 10 de la Loi 2002-2 ; art. L. 311-6 du code de l'action sociale et des familles)

Il s'inspire du Conseil d'Établissement relevant de la réglementation précédente. Les transformations seront apportées au Conseil d'Établissement existant actuellement à l'Institut en application du décret 91-1415, pour se conformer aux données du décret instituant le Conseil de la Vie Sociale dès sa parution.

En tout état de cause, les retouches devraient être assez minimes, les attributions et la composition du Conseil d'Établissement étant conservées pour l'essentiel.

Autres formes de participation (Art. 10 de la Loi 2002-2 ; art. L 311-6 du code de l'action sociale et des familles) : les enquEtes de satisfaction

Des évaluations du contentement des parents sont mises en œuvre à l'Institut Bruckhof depuis plusieurs années à travers des enquêtes de satisfaction. Depuis les trois dernières années nous avons consulté les parents sur les transports scolaires, sur le travail à domicile (devoirs), sur le rythme des réunions institutionnelles et sur les stages de formation au LPC. Les questionnaires sont établis selon les recommandations de l'ISO ; ils comportent toujours quatre propositions de réponses (très mécontent, mécontent, satisfait, très satisfait). L'absence de possibilité de réponse moyenne est incitatrice à des prises de positions effectives.

Le cas échéant, notre pratique actuelle sera infléchie en fonction de la nouvelle réglementation à venir. Là encore l'adaptation aux nouvelles dispositions ne devrait susciter aucune difficulté. La phase de "préparation à l'exercice de la consultation et du dialogue" prévue par le projet de décret a été largement mise en œuvre antérieurement.

Le règlement de fonctionnement (Art. 11 de la Loi 2002-2 ; art. L. 311-7 du code de l'action sociale et des familles)

L'Institut Bruckhof s'est doté d'un "règlement de maison"t s'adressant aux personnels et énonçant les règles de vie collective en vigueur, l'organisation institutionnelle en matière de coordination entre personnes et services, l'organisation des réunions professionnelles, l'utilisation des véhicules de service, etc.

Ce document comporte des dispositions n'ayant pas d'implication disciplinaire ni de considération relative à l'hygiène et la sécurité, ces domaines étant du ressort du Règlement Intérieur prévu au Code du Travail

Ce texte fait l'objet d'un réexamen collectif au cours des séminaires annuels de prérentrée.

Le projet d'établissement (Art. 13 de la Loi 2002-2 ; art. L. 311-9 du code de l'action sociale et des familles)

Le présent projet d'Établissement sera revu en fonction des décrets à venir, selon les procédures participatives qui devront être précisées et pour lui assurer le contenu prévu par ces décrets.


SECTIONS ET SERVICES

L'école spécialisée

Priorité des exigences scolaires

L'école spécialisée de l'Institut Bruckhof assure la scolarité des enfants en maternelle, à l'école élémentaire et au collège en adoptant les programmes officiels de l'Éducation Nationale. Les enseignants essaient d'y apporter les corrections les plus légères possibles dans les matières où de telles retouches s'avèrent nécessaires, par exemple pour l'enseignement des langues par cassettes. Les exigences scolaires sont absolument prioritaires.

À tous les niveaux l'intégration scolaire est la règle, selon des modalités et avec un accompagnement précisés pour chaque élève, dans un projet individuel pédagogique et thérapeutique.

Le mode de communication privilégie le langage oral. L'utilisation du Langage Parlé Complété (LPC) permet à l'enfant de comprendre par la vue tous les mots prononcés par l'adulte et contribue à rapprocher l'apprentissage de la langue du processus habituel des enfants entendants. Le professeur n'utilise pas la langue des signes, mais fait souvent appel à une gestuelle expressive pour souligner ou éclairer le sens d'un mot ou d'une expression.

Les personnels d'enseignement et de rééducation

Pour l'enseignement spécialisé et pour l'éducation spéciale de la parole et du langage, l'Institut Bruckhof fait appel exclusivement à des professeurs spécialisés pour enfants sourds titulaires des diplômes requis par l'Annexe XXIV quater ainsi que par d'autres textes réglementaires et conventionnels. Il s'agit du seul corps professionnel dont la compétence intègre les activités pédagogiques et orthophoniques concernant les enfants déficients auditifs.

L'école maternelle

Le cycle préscolaire a une importance déterminante dans les premiers apprentissages scolaires. Les objectifs préscolaires portent sur l'acquisition et le développement d'aptitudes préparant les apprentissages scolaires ultérieurs. Ainsi, les jeux d'expression corporelle de psychomotricité, l'utilisation de rondes enfantines ou de comptines scandées développent la perception d'un rythme et préparent au déroulement linéaire et rythmé de la langue. Les initiations pré-mathématiques d'algorithmes, de tri ou de classement par formes, couleurs ou quantités contribuent au développement des opérations logiques.

C'est à ce niveau que l'importance du travail en vue du développement de la parole et d'appropriation de la langue est le plus important. Les activités spécifiques, pédagogiques et orthophoniques, menées par des professeurs spécialisés, prennent toute leur importance. Par ailleurs, l'intégration scolaire offre la stimulation verbale qui fournit aux jeunes enfants la motivation du progrès.

Pour concilier ces deux aspects : travail technique intensif et stimulation sociale et donner à ses élèves les meilleures chances dans cette phase initiale, l'Institut Bruckhof a développé la co-éducation avec les élèves d'un jardin d'enfants entendants "l'Envol", installé dans sa propriété.

 

Les moments forts de la journée sont concentrés sur les premières heures de la matinée où les enfants présentent la meilleure disponibilité. Du fait de la diversité des situations individuelles, nos classes ne constituent jamais des groupes vraiment homogènes. Grâce à leurs effectifs légers, le travail est très fortement individualisé.

Chaque groupe d'enfants (5 à 10 élèves déficients auditifs et entendants) est pris en charge par des enseignants spécialisés ou des éducatrices de jeunes enfants pour les activités pédagogiques collectives.

L'enseignant spécialisé ajoute deux modes d'intervention spécifiques en direction des enfant déficients auditifs :

-des activités collectives centrées sur la motivation et le développement de la langue

-le travail individuel avec chaque enfant déficient auditif, à tour de rôle, dans la cabine d'orthophonie annexée à chaque classe. La durée de ces séances, très variable, est liée aux capacités de concentration de chaque enfant.

Chacun des élèves de l'Institut Bruckhof bénéficie de 30 à 40 mn de rééducation individuelle par jour.

La progression des activités dans ce cycle conduit l'enfant à une maîtrise suffisante de la langue pour l'accès à la lecture. Cette aptitude couronne le cycle préscolaire et atteste du niveau requis pour une intégration scolaire réussie dans les classes de cycle élémentaire (Cours Élémentaires et Cours Moyens).

Les enfants peuvent entrer dans les classes préscolaires dès deux ans, suivant des formules très souples : temps partiel par demi-journées, un ou deux jours par semaine, etc., selon le désir des parents et les capacités de l'enfant. Ces modalités peuvent être modifiées rapidement pour s'adapter à l'évolution de l'enfant.

 
… qui est sourd, qui est entendant ?

Une intégration partielle ou totale en maternelle ordinaire avec un soutien du "Service d'aide à l'intégration scolaire" est cependant possible pour les parents récusant l'établissement spécialisé. Cette possibilité leur évite d'avoir à faire un choix douloureux car perçu parfois comme irréversible, entre l'intégration et l'établissement spécialisé.

L'école élémentaire

À partir du Cours Élémentaire 1 et jusqu'au Cours Moyen 2, les classes sont accueillies dans des écoles élémentaires avec lesquelles l'Institut a passé des conventions. Depuis 1980, la Ville de Strasbourg et l'Éducation Nationale mettent à sa disposition des salles de classe et des locaux pour l'orthophonie.

Les élèves concernés bénéficient de la rééducation et de l'infrastructure technique qu'ils auraient à leur disposition dans l'Établissement spécialisé. Ceci suppose que ces élèves soient pris en charge par des professeurs spécialisés pour les interventions spécifiques. De plus, la mise en œuvre d'un important matériel électroacoustique de rééducation collective dans les salles de classe et l'équipement des pièces avec le matériel nécessaire aux séances d'orthophonie, sont indispensables. Un magnétophone, une platine CD, un amplificateur et des enceintes acoustiques viennent compléter les installations. Les locaux ont reçu un traitement acoustique insonorisant. Les enfants sont équipés de prothèses auditives stéréophoniques ou de casques acoustiques adaptés.

Pour toutes les classes, les objectifs scolaires sont les mêmes que pour les enfants entendants du même âge, dans le respect des programmes et instructions du Ministère de l'Éducation Nationale. La règle consiste à intégrer un ou deux enfants déficients auditifs simultanément dans la classe correspondant à son âge. Dès lors, l'enfant fait réellement partie de la classe et participe notamment aux manifestations particulières telles que classes de plein air, sorties, etc...

Après entretiens entre les professeurs spécialisés et les enseignants des classes d'accueil, un programme individuel est construit pour chaque enfant, concernant, matière par matière, les enseignements pouvant être suivis en classe d'intégration et ceux nécessitant un intervention individualisée.

Certains élèves suivent l'ensemble des enseignements en classe d'intégration. D'autres sont intégrés à temps partiel , en mathématiques par exemple. En français, les difficultés sont souvent plus importantes, une intervention spécialisée est alors requise.

L'enseignement des matières pour lesquelles les enfants ne sont pas intégrés, est dispensé par des professeurs spécialisés de l'Institut Bruckhof sur place à temps plein (5 enseignants pour 25 enfants scolarisés sous ce régime). En cas de difficulté de compréhension, le travail effectué en intégration est préparé ou repris lors de séances individuelles de soutien scolaire spécialisé.

Tous les enfants sont intégrés en éducation physique et en arts plastiques.

Les enseignants spécialisés assurent les séances individuelles de parole pendant des temps aménagés à cet effet dans les horaires des classes d'accueil. Chaque élève bénéficie d'une séance individuelle quotidienne de travail orthophonique d'environ 30 mn.

En début et en fin d'année scolaire, des bilans sont rédigés pour réexaminer les modalités voire l'opportunité de l'intégration. Le Langage Parlé Complété (LPC) est pratiqué par les enseignants spécialisés lors des séances de soutien et des leçons en classes spéciales. Quelques instituteurs s'initient également à cette technique, donnant ainsi les meilleures chances de compréhension aux enfants déficients auditifs.

Une attention particulière est accordée aux difficultés de langue, liées à la déficience auditive. En mathématiques par exemple, la compréhension des situations-problèmes, la formulation du raisonnement et des résultats impliquent des explications étrangères au raisonnement mathématique lui-même. En histoire, géographie ou sciences, la difficulté essentielle réside dans la transmission du vocabulaire spécifique.

Dans le cadre du projet pédagogique, éducatif et thérapeutique, des "classes de nature" sont organisées annuellement et encadrées par les professeurs et éducateurs habituels des élèves. Ces séjours permettent de redynamiser les activités pédagogiques en les articulant avec l'étude d'un milieu nouveau (mer, neige...) et d'avoir un autre regard sur les enfants, en profitant des conditions de vie inhabituelles et en internat.

En fin de cycle élémentaire, les enfants doivent être prêts à aborder le collège.

Le collège

En premier cycle d'enseignement secondaire, les élèves issus du Cours Moyen 2 en intégration ont la possibilité de

- poursuivre leur scolarité dans le collège de leur quartier ou de leur village avec un soutien apporté par le Service d'Aide à l'Intégration scolaire
- entrer en 6e au collège Jean Monnet ou au collège Louise Weiss avec un soutien scolaire et orthophonique intensif de l'Institut Bruckhof.
- regagner une classe spécialisée implantée dans l'Institut.

 Cette décision est prise après un concertation entre les parents et les enseignants de l'enfant dans le cadre de la révision du projet individuel pédagogique et thérapeutique. Souvent les parents choisissent la scolarité spécialisée en raison des effectifs réduits des classes de l'enseignement secondaire et de la prise en compte des problèmes spécifiques des enfants déficients auditifs par les enseignants spécialisés.

Pour ces élèves, l'Institut Bruckhof a mis en place une collaboration avec le Centre National d'Enseignement à Distance (C.N.E.D.) de Rouen. Le recours à ce regard extérieur permet aux professeurs du cycle secondaire du Bruckhof d'avoir une référence fiable et exigeante concernant le niveau de leurs propres élèves. Les professeurs spécialisés de l'Institut Bruckhof reçoivent une abondante documentation du CNED : cours, progressions, sujets de devoirs etc.... Ils dispensent leur enseignement en adoptent la progression établie par cet organisme et s'inspirent des cours reçus pour la préparation de leurs leçons, adaptées aux enfants déficients auditifs (choix des supports, expériences scientifiques, rédaction).

Les devoirs consécutifs aux leçons sont corrigés par le CNED au même titre que ceux de tous les élèves de cet Organisme et sont retournés, annotés et notés.

De plus, le CNED ayant un statut de collège public, les élèves de l'Institut Bruckhof peuvent se présenter à l'examen du Brevet des collèges comme tout élève de l'enseignement public. Cela signifie plus particulièrement que, contrairement aux élèves issus de l'enseignement privé, les notes de contrôle continu obtenues en quatrième et en troisième sont prises en compte pour l'examen.

Enfin, le travail avec le CNED permet d'avoir une idée précise sur le niveau de chaque élève par rapport à une référence nationale permettant d'orienter nos élèves en connaissance de cause. L'expérience montre que cette solution permet d'assurer un bon niveau scolaire au collège et qu'après la troisième, les élèves peuvent être orientés vers des classes de seconde qui correspondent à leurs projets d'avenir.

Les modalités de collaboration entre l'Institut Bruckhof et le CNED ainsi que les situations individuelles des élèves concernés sont évoquées lors d'une rencontre annuelle à Rouen entre un enseignant de l'Institut et les responsables du CNED (directeur, médecin, professeurs principaux et professeurs coordonnateurs).

Le travail de rééducation de la parole et de la langue orale se poursuit au collège. Le bilan orthophonique trimestriel permet de définir le nombre de séances hebdomadaires en fonction des besoins de chaque enfant. Les élèves du collège bénéficient environ d'une heure de rééducation individuelle par semaine, par séances de 15 à 30 mn dispensées par l'un des professeurs spécialisés intervenant dans la classe. Pour ne pas priver les élèves d'un cours important pendant la journée de classe, les séances individuelles sont organisées de 11 h à midi, pendant un temps réservé aux devoirs.

Place des activités physiques et sportives

Le projet pédagogique de l'Institut Bruckhof réserve une place toute particulière dans la conduite du projet individuel de l'enfant, aux domaines de l'Éducation Physique et Sportive (EPS), du sport et de l'éducation psychomotrice. Leurs objectifs s'actualisent en une pratique instituée comme une réelle discipline d'enseignement.

Les objectifs généraux de l'EPS et du SPORT se distinguent même s'ils sont tous deux supports d'éducation.
• L'EPS combine les activités physiques selon des logiques psychologiques transversales et multidimensionnelles (compétition / non-compétition, éducation, accès à la vie culturelle, sociale ou professionnelle, accès aux responsabilités associatives).
Elle vise à :
- acquérir le plaisir des activités physiques et sportives adaptées par la valorisation de l'estime de soi et la maîtrise de ses progrès ;
- communiquer et s'exprimer par et avec les conduites de son temps ;
- acquérir des techniques et des méthodes de prise en charge, d'organisation et de gestion de ses conduites motrices

• Le SPORT, par la logique de l'organisation sportive, ajoute à l'adhésion de chacun, une recherche de résultats. (optimisation du résultat en fonction des règlements, - accès au meilleur niveau)

Les formes de travail didactiques privilégient la pédagogie du "contrat". Ce type de travail est introduit progressivement à partir de l'école élémentaire. Les médias choisis sont des tableaux de compétences, de méthodes et d'attitudes, des fiches d'auto-évaluation ainsi qu'une évaluation du progrès (note de participation - progrès). Les élèves ne sont pas notés sur leurs performances mais selon des critères de motivation et de progrès.

L'informatique

À tous les niveaux, depuis les classes maternelles, une attention particulière est portée à la familiarisation avec les outils informatiques.

Le service éducatif

Généralement les élèves du Bruckhof ne fréquentent pas l'Institut à cause de problèmes sociaux. Leur famille constitue le lieu de vie naturel propice à leur évolution personnelle et sociale, comportant notamment le développement langagier. Le service d'hôtellerie et le séjour des internes se justifient uniquement par des considérations d'éloignement du domicile.

Par souci de rapprocher les conditions de vie des enfants déficients auditifs de celles des entendants, l'Institut a développé et promu fortement le semi-internat. La majorité des enfants rentre chez eux chaque soir en empruntant les circuits de transport scolaire mis en place par l'Institut. Quelques adolescents se déplacent par leurs propres moyens (bus de ville, tram...).

Les élèves habitant hors des environs immédiats de Strasbourg, ainsi que ceux qui se trouvent dans des situations familiales précaires (cas sociaux, ...), sont accueillis dans un internat allégé, en chambres de 1 à 3 lits. Ils sont pris en charge du lundi matin au mardi après la classe et du jeudi matin au samedi après le déjeuner. Les déplacements, famille - école, sont organisés et pris en charge par l'Établissement.

Tous les élèves prennent le déjeuner à l'Établissement. Les enfants en intégration scolaire (Écoles Albert le Grand, Ampère et autres) se déplacent en bus ou à pieds pour rejoindre l'Institut. Ils sont répartis par groupes d'âges dans cinq salles à manger indépendantes et sont pris en charge par des éducateurs ou moniteurs-éducateurs. Les enfants du niveau de l'école maternelle restent pour le repas puis la sieste, avec les enfants du jardin d'enfants l'Envol.

Après le repas, les élèves plus âgés profitent des salles de jeux, de la cour ou du terrain de foot pour se détendre avant de retourner en classe.

Le soir, après le départ des véhicules de transport scolaire des demi-pensionnaires, les enfants internes rejoignent les éducateurs pour les devoirs ou des activités récréatives. Ces enfants sont pris en charge par petits groupes.

Les éducateurs veillent à leur bien-être, à leur développement social et affectif à travers une relation individualisée. Ils surveillent et apportent leur aide aux devoirs. Ils participent à l'épanouissement de l'enfant en lui proposant des activités éducatives, en organisant des sorties (cinéma, piscine, restaurant...) pour favoriser les occasions d'échanges et d'ouverture vers le monde entendant.

Le travail éducatif auprès d'enfants déficients auditifs comporte quelques aspects spécifiques. Ainsi la déficience auditive oblige-t-elle à un travail particulier concernant l'adaptation de certains comportements sociaux tels que le contrôle de l'intensité de la voix en société, l'utilisation de formules convenues du discours (politesse, vouvoiement…), l'attention aux bruits intempestifs (ne pas claquer les portes...).

Les éducateurs participent tous aux activités scolaires pour établir le lien entre l'enseignement et la vie quotidienne des élèves.

La nuit, une éducatrice veilleuse de nuit assure une présence et intervient à la demande (cauchemars, pleurs, maladie...).

Les parents peuvent téléphoner aux éducateurs ; ils le font surtout en début d'année scolaire, afin d'avoir des nouvelles sur l'adaptation de leur enfant. Ils correspondent grâce au carnet de liaison avec les éducateurs, souvent pour des problèmes matériels (pull égaré, ...) ou de santé.

Les transports scolaires

Les transports scolaires sont planifiés et pris en charge financièrement par l'Institut Bruckhof. Le transport quotidien des élèves demi-pensionnaires ainsi que les déplacements des internes entre leur domicile et l'Institut sont assurés par minibus ou sont sous-traités à une société de taxis.

Le service d'éducation précoce du langage et de l'audition

L'organisme humain est prêt à acquérir certaines aptitudes nouvelles à des moments précis de son développement, appelés parfois période sensible. Avant l'âge requis, l'apprentissage n'est pas possible mais, si pour une raison ou pour une autre, cet apprentissage n'a pas eu lieu au moment opportun, il deviendra beaucoup plus difficile par la suite et les résultats resteront inférieurs à la normale.

Le développement du langage ne fait pas exception à ce modèle. La progression de la langue chez l'enfant entendant, des premières imitations aux premières phrases, s'échelonne de huit mois à deux ans environ. Il s'agit là de la période de laquelle il convient de se rapprocher pour arriver aux meilleurs résultats possibles dans la rééducation d'enfants déficients auditifs. C'est l'objet de l'éducation précoce : développer auprès des jeunes enfants déficients auditifs et de leur entourage, la communication si importante pour leur évolution psychologique, relationnelle et langagière.

L'accompagnement familial

Dès le dépistage de la surdité, se met en place l'accompagnement familial et le démarrage de la rééducation en même temps que l'adaptation à la prothèse auditive, en liaison avec l'audioprothésiste de la famille ou du Service.

Ce travail spécifique d'éducation précoce du tout-petit est indissociable d'un accompagnement familial. Fréquemment, la découverte de la surdité porte atteinte à la communication qui s'était établie jusque là entre les parents et l'enfant. Inconsciemment, les parents cessent de parler à leur enfant alors que le désir de communication de l'enfant reste intact.

Les parents sont les acteurs des premiers échanges "en situation" et il appartient au rééducateur de les aider à découvrir ou redécouvrir les possibilités de communication entre leur bébé et son entourage. Après le choc de la découverte de la surdité, il est souvent nécessaire d'aider les parents à reprendre confiance et à les restaurer dans leur compétence de parents. Ce sont eux qui motiveront l'enfant à entrer dans la communication et c'est avec eux que l'enfant apprendra sa langue maternelle.

Plus tard interviendront sous forme ludique, des activités plus construites, de sensibilisation à l'audition, aux mouvements labiaux, etc. Mais la technique du langage n'a de place que dans un milieu stimulant et attentif aux attitudes visant à faire apparaître et à développer la communication orale avec l'enfant déficient auditif.

L'apprentissage de la technique du LPC est proposé aux parents, mais il n'est entrepris que si ceux-ci en font la demande. L'apprentissage nécessite un certain investissement personnel et la participation des parents à des stages de formation organisés à l'Institut. Grâce à cette technique, l'enfant comprend et exprime plus précocement les mots et les premiers schémas syntaxiques du langage oral. L'évolution la plus favorable est obtenue quand tout l'entourage familial accompagne sa parole du LPC.

Le Service d'Éducation Précoce du Langage et de l'Audition peut accepter de jeunes enfants de tous degrés de surdité ou atteints de handicaps associés, le travail étant très fortement individualisé.

L'intervenant est un professeur spécialisé, titulaire des diplômes professionnels requis et compétent également pour accompagner les questionnements des parents concernant les aspects les plus divers du problème nouveau auquel ils sont confrontés (renseignements médicaux, appareillage, perspectives à court ou à long terme, renseignements administratifs).

Modalités d'action

Le Service propose aux parents plusieurs modalités d'action :

- le travail individuel à domicile
- des séances de travail collectif au centre
- des regroupements d'enfants d'âge ou de problématique voisins.

Le travail individuel à domicile

Au choix des parents, les séances de travail ont lieu à domicile ou dans les locaux du Service.

Notre préférence se porte nettement vers un travail à domicile. Dans cet espace, la proximité des objets usuels et le caractère familier de l'environnement constituent autant de sujets d'apprentissages développant une communication immédiatement utilitaire dans les relations familiales. De plus, en faisant déplacer le rééducateur plutôt que la famille avec l'enfant, nous évitons au bébé la fatigue d'un voyage et le trouvons plus disponible qu'après un long trajet en voiture.

Le rythme de travail (une à trois fois par semaine) est convenu entre les parents et l'intervenant du Service. La périodicité est fonction de l'évolution de l'enfant et des possibilités du Service. Les séances de travail à domicile durent une heure à une heure trente et leurs objectifs varient selon l'âge de l'enfant, son degré de surdité et son stade de développement. Ces objectifs peuvent concerner l'aide éducative, psychologique, l'adaptation de la prothèse, le soutien de la famille pour la prise en charge du handicap, la réponse à des demandes d'information.

Dans tous les cas, le rééducateur travaille avec l'enfant en présence des parents. Il fait participer les parents au travail soit en agissant avec eux, soit en les faisant agir ou encore, en cas de blocage, en leur montrant les possibilités d'action et de communication correspondant au stade de développement de leur enfant.

Le travail peut être complété par des séances d'orthophonie dans le cadre libéral, chez l'orthophoniste choisi par la famille. Celui-ci est alors rémunéré par notre Institut et s'engage à collaborer avec notre Service, notamment par la participation à des réunions de synthèse.

Petit à petit, séance après séance, les parents peuvent retrouver le plaisir de communiquer avec le langage oral ou par des formes plus tactiles ou visuelles (mimiques, gestes expressifs etc...) avec leur enfant et de développer chez celui-ci une attention auditive, vibratoire et visuelle. Toutes les émissions vocales de l'enfant sont valorisées et donnent lieu à une réponse.

L'activité s'organise au moyen de jeux polysensoriels et de jeux de communication. Elle met en œuvre des opérations sensori-motrices et intellectuelles. Le langage et l'audition, constamment présents dans la situation pédagogique, doivent sans arrêt être mis en évidence ; tous les moments de communication sont ainsi valorisés.

Le rééducateur doit faire comprendre aux parents les objectifs de ses différentes activités : si on nomme les objets en les tenant à proximité de la bouche, "c'est pour développer la lecture sur les lèvres". En donnant à manger à un nounours : "mmmm... c'est bon !" (l'enfant tout contre) "on fait sentir les vibrations et l'on travaille la voix de l'enfant par imitation".

Une certaine complicité peut s'installer entre les parents, l'enfant et le rééducateur. Elle permet une plus grande participation des parents. À chaque séance, un temps d'entretien avec les parents est réservé. Il est important de prendre le temps d'être à leur écoute, de répondre à leurs questions, de les informer. L'intervenant n'hésite pas à reprendre les mêmes explications dans des séances successives car les parents de très jeunes enfants déficients auditifs se trouvent souvent en période de sidération.

Séances collectives

Deux fois par trimestre environ, les parents avec leurs enfants rencontrent l'équipe pluridisciplinaire du Service. Ces séances se passent dans des locaux implantés dans un bâtiment distinct du reste de l'Institut et bénéficiant d'une entrée indépendante. La présence simultanée des deux parents est souhaitée. Nous invitons, par séance, des familles d'enfants d'âge et de problématique voisins. C'est là que les parents perçoivent l'existence de l'ensemble du Service : ils ne sont pas suivis par un rééducateur isolé mais bénéficient du support d'une équipe structurée.

Lors de ces séances, des entretiens ou des examens médicaux ou psychologiques sont menés par les divers intervenants du Service : ORL-audiophonologiste, psychiatre, psychologue, rééducateurs, éventuellement audioprothésiste, psychomotricien, kinésithérapeute et directeur. Des bilans périodiques de l'évolution de l'enfant permettent ainsi d'adapter au mieux l'action pédagogique et rééducative menée entre ces séances. Elles sont aussi un lieu d'expression pour les parents car l'apparition d'un enfant déficient auditif dans une famille place toujours les parents devant des questions importantes et personnelles pour lesquelles ils trouveront difficilement un appui dans leur entourage. Ces questions peuvent être abordées positivement dans ce cadre.

Ces séances sont l'occasion pour les parents de rencontrer, dans un cadre convivial autour d'un café, d'autres familles ayant à affronter les problèmes liés à l'éducation d'un enfant déficient auditif.

La présence simultanée de quelques enfants avec leurs parents permet aux rééducateurs de les observer en groupe et de recueillir des éléments sur le désir et les aptitudes à la communication de chacun. De nouvelles pistes de travail à développer dans les séances individuelles se dégagent.

Les enfants tirent grand bénéfice de ces rencontres qui permettent de développer leur sociabilité.

Après le départ des parents, la présence de tous les intervenants du Service permet de multiplier et de confronter lors d'une synthèse, les observations concernant un enfant : son développement psychologique, intellectuel, moteur, l'évolution de sa communication, son intérêt pour le langage, les problèmes et difficultés éventuels dans les rapports enfant/parents. Sont également évoquées les difficultés particulières rencontrées par les professeurs lors des séances de travail à domicile. Les orthophonistes libéraux, partenaires de la prise en charge de l'enfant, participent à ces réunions.

"Groupe poussins"

Pendant l'année scolaire, les enfants suivis par ce Service sont regroupés en "groupe poussins" un samedi sur trois, de 9 h à 11 h, dans une salle de classe de l'école maternelle de l'Établissement. Les parents qui le souhaitent, peuvent participer à tout ou partie des activités menées par les professeurs intervenant dans ce Service. Cette situation est souvent nouvelle pour ces enfants habituellement maintenus à domicile et qui ne savent pas se situer dans un groupe. L'accent est mis sur le travail collectif lors de jeux et d'activités très variés.

Le service d'aide à l'intégration scolaire

Le Service d'aide à l'intégration scolaire apporte un soutien personnalisé à des élèves déficients auditifs intégrés individuellement dans l'école de leur secteur, de leur village ou de leur quartier, de l'entrée à la maternelle jusqu'au lycée, aux IUT ou à l'Université.

Ce Service apporte un soutien rééducatif portant sur la parole, sa compréhension ou son émission, l'adaptation à l'appareillage, les difficultés syntaxiques, lexicales ou structurales de la langue orale ou écrite, conséquences de la déficience auditive. Le soutien scolaire porte sur l'explication des concepts nouveaux ayant été mal perçus en classe, à cause des difficultés de langue et d'audition propres aux enfants déficients auditifs.

Chaque séance de travail à l'établissement scolaire comporte un temps de dialogue et d'information auprès des instituteurs ou des professeurs de l'élève ou de l'étudiant afin que leur pratique pédagogique s'adapte au mieux au handicap du jeune. Les conseils pratiques et techniques apportés (par exemple l'apport de lumière pour la lecture sur les lèvres ou les sifflements que peuvent produire les prothèses auditives), suscitent des questionnements sur les implications de la surdité dans les mécanismes de réflexion ou de compréhension que l'enfant doit mettre en œuvre pour pallier son handicap.

Une convention est passée entre l'établissement scolaire et notre Service, définissant toutes les modalités d'intervention dans l'école de l'enfant.

Il arrive de plus en plus souvent que des enfants déficients auditifs soient adressés au Service après plusieurs années en intégration scolaire sans aide spécifique ; c'est l'accumulation des difficultés scolaires qui pousse leurs parents ou l'école à chercher une aide. Ces enfants dont le langage spontané est souvent acceptable, sont catalogués comme distraits ou peu travailleurs, alors que la mauvaise compréhension des mots ou des structures syntaxiques est à l'origine de contresens ou d'incompréhensions totales de certaines notions. L'enfant déficient auditif est obligé de compenser mentalement ce qu'il n'entend pas ou mal.

Le travail consiste à discerner les causes des difficultés scolaires de chaque enfant déficient auditif et d'y trouver des solutions adéquates :
- soutien scolaire ;
- soutien scolaire accompagné d'un travail plus spécifique sur l'utilisation des indices auditifs et la structure de la langue ;
- prise en charge plus globale alliant l'utilisation des restes auditifs, l'expression orale et sa correction, un soutien scolaire spécifique important lié aux difficultés de la langue tant sur le plan de l'expression orale que de la compréhension.

Généralement l'intervention du Service est complétée par des séances d'orthophonie dans le cadre libéral. Cette collaboration est formalisée par une convention passée avec un rééducateur choisi par la famille.

Le professeur spécialisé coordonne les interventions mises en place pour l'intégration de l'enfant. Il se tient en relation avec les parents, le milieu scolaire, les intervenants extérieurs éventuels. Il rédige annuellement un projet individuel et un bilan en collaboration avec l'instituteur de la classe d'accueil.. Ce bilan est transmis à la Commission de Circonscription (CCPE) compétente ainsi qu'à la Commission départementale de l'Éducation Spéciale (CDES).

L'enseignement professionnel et universitaire

Suivi par le Service d'Aide à l'Intégration Scolaire

L'effectif d'élèves arrivant en fin de scolarité chaque année est trop réduit pour pouvoir proposer un choix de formations professionnelles internes à l'établissement. Afin d'amener nos élèves vers notre objectif, l'intégration la meilleure possible dans notre société, nous essayons de rechercher des solutions individuelles de formations professionnelles en milieu entendant avec un soutien de notre Service d'Aide à l'Intégration Scolaire.

En cas de nécessité, nous faisons appel à des spécialistes (professeur en gestion de réseaux informatiques, en comptabilité …) pour permettre aux élèves qui suivent une formation spécifique de bénéficier d'un soutien dans ces matières inhabituelles pour les enseignants de notre Institut. Les financement font alors l'objet d'un contrat avec l'AGEFiPH.

Intervention au titre du CESENS - EST

Aux niveaux post-baccalauréat, pour les élèves inscrits à la Faculté ou en BTS, l'Institut Bruckhof intervient au titre du Centre Européen d'intégration et de préparation des Sourds à l'Enseignement Supérieurs (CESENS-EST), dont il constitue l'échelon local.

Vocation du CESENS-EST

Soutenir et compléter l'action des services publics dans leurs initiatives visant à l'insertion des sourds à l'enseignement supérieur Améliorer les conditions matérielles et morales dans lesquelles des sourds et des malentendants effectuent leurs études.

Développer et contribuer à créer des enseignements complémentaires de soutien.

Promouvoir l'insertion professionnelle des sourds et malentendants diplômés.

Engager et soutenir toute action d'information, de recherche pédagogique, technologique ou médicale concernant l'intégration des sourds et des malentendants.

Services proposés

* Prise de notes,
* Soutien pédagogique
* Accompagnement-relais
* Moyens matériels et technique
* Aide à l'aménagement des examens
* Hébergement d'étudiants sourds

D'autres adaptations individuelles peuvent être mises en œuvre.

Le siège du CESENS-EST se trouve à Nancy, 2, rue Joseph Piroux - 54140 Jarville.

Ces actions sont financées par le budget de l'Institut et par des contributions de l'AGEFIPH.

Dans d'autres établissements spécialisés

Le recours à un établissement de formation professionnelle spécialisé comme celui de Nancy-Jarville se fait pour les élèves ayant besoin d'un important soutien en milieu spécialisé.

Le service d'adaptation à la prothèse cochléaire implantée

En l'absence de critères d'agrément, les modalités de fonctionnement de ce service innovant ont été présentées au cours d'une séance de travail le 21 juin 1995, réunissant des représentants de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales du Bas-Rhin, du Contrôle médical de la Sécurité Sociale, du service O.R.L. des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, du service O.R.L. du CHU St Antoine (Paris), un consultant en audiologie et les responsables et rééducateurs de l'Institut Bruckhof. Le dossier a ensuite été présenté au CROSS pour information. Nous proposons d'intégrer l'activité de ce service dans le cadre administratif du SSEFIS.

Le processus d'implantation cochléaire comporte trois phases :

• la sélection du patient (détermination de l'indication), • la phase d'implantation chirurgicale, • l'adaptation postopératoire (réglages et rééducation).

Un service local d'adaptation est susceptible d'intervenir dans les première et troisième phases :

La sélection du patient

La sélection du patient tient compte des caractéristiques de son audition (critères audiométriques, électrophysiologiques, anatomiques), de sa motivation et d'autres facteurs psychologiques et environnementaux. Au moment de la détermination de l'indication de l'implant, un service proche des personnes ou des enfants susceptibles d'être implantés, connaissant notamment leurs réactions au port d'une prothèse auditive classique, peut donner un avis aux centres hospitaliers concernés, pour compléter leurs propres investigations.

L'adaptation postopératoire

L'adaptation postopératoire de l'implant cochléaire comporte deux aspects :

• les réglages de l'implant, • l'éducation auditive.

Pour certaines équipes, ces deux actes sont indissociablement liés. Ainsi, pour le Pr C.H. Chouard, inventeur de l'implant cochléaire, "Les réglages doivent être faits directement par le rééducateur, sans l'intermédiaire d'un "technicien" qui risque d'être un élément supplémentaire de dilution de l'information. Le rééducateur doit avoir à cœur de connaître toutes les possibilités de réglages de l'implant qui a été placé à son patient. En effet, en possédant bien ces possibilités, le rééducateur pressent aisément comment les adapter à tout ce qu'il sait des performances et des difficultés auditives de son patient. Ces réglages s'effectuent en fonction des réponses du patient, que le rééducateur sait interpréter parce qu'il le connaît bien. Ceci est particulièrement vrai pour les enfants. Il est enfin important de bien expliquer à l'implanté ce qui va évoluer grâce à la rééducation, et ce qui peut ou ne peut pas se résoudre par le réglage".

La pratique d'autres équipes consiste à dissocier les deux aspects et à les confier à des personnes distinctes.

Notre Service d'Adaptation à la Prothèse Cochléaire Implantée peut assurer soit le réglage, soit la rééducation ou les deux aspects de la prise en charge post-opératoire. Ce choix se fait en collaboration avec les centres implanteurs et les parents.

Les réglages

Les réglages s'effectuent par programmation par l'intermédiaire d'un micro-ordinateur muni d'interfaces adaptées, différentes selon les marques d'implants utilisées.

Après la pose chirurgicale de l'implant, une première stimulation et les premiers réglages sont effectués au centre implanteur, en présence de membres de notre équipe, intégrés à l'équipe médico-chirurgicale.

Par la suite, l'émetteur externe est adapté à chaque patient au fur et à mesure de l'avancement de la rééducation. Ce travail s'effectue dans notre service, en milieu non hospitalier. Compte tenu de la sophistication des appareils actuels, il existe un grand nombre de paramètres réglables, en vue d'adapter les données électriques envoyées à chaque électrode implantée, aux caractéristiques électrophysiologiques particulières (fibres auditives résiduelles, position des électrodes dans la cochlée) du patient opéré :
- la stratégie de codage doit être adaptée à la personne et au nombre d'électrodes actives,
- des seuils sont déterminés, électrode par électrode, de façon à recréer chez le patient la perception d'une dynamique sonore entre intensités faible et forte, sur toute la gamme de fréquences,
- les sons forts doivent être perçus comme tels mais ne pas être douloureux,

La rééducation

Les résultats de l'implant cochléaire sont obtenus après une rééducation, indispensable à l'adaptation à l'implant. Elle permet au sujet de construire ou de reconstruire l'utilisation des indices auditifs pour le décodage des informations sonores : fonction d'alerte de l'audition, identification d'actions par le bruit qu'elles produisent, compréhension de la parole, etc.

Cette rééducation est plus complexe et plus longue dans le cas des enfants sourds de naissance, ou devenus sourds avant l'âge d'apprentissage du langage. Elle est plus rapide chez les adultes devenus sourds.

Les parents d'enfants implantés assistent aux premières séances de rééducation et à toutes les séances de réglages qui se font à l'Institut. Une collaboration étroite est nécessaire pour un travail efficace : les parents sont les meilleurs interprètes pour signaler les imperfections dans les perceptions auditives de leur enfant (confusions, substitutions…) mais aussi les réussites, les bruits reconnus, les réactions aux divers stimuli sonores.

Pendant les deux premiers mois qui suivent l'opération, les patients bénéficient de quatre séances de rééducation entrecoupées de séances de réglages. Après deux mois, deux à trois séances par semaine restent nécessaires pour assurer une bonne adaptation à l'implant cochléaire.

Le contrôle auditif devient l'outil principal et les apprentissages reposent sur le fonctionnement de la boucle audio-phonatoire. L'entraînement auditif proprement dit comporte :
- une adaptation aux manipulations de l'émetteur,
- une initiation à l'environnement sonore,
- une reconnaissance des rythmes, des intensités, des hauteurs, de la mélodie,
- un entraînement à la discrimination ou à la reconnaissance de la parole,
- un entraînement ou une reprise, selon les cas, de la lecture labiale.

Chez l'enfant, la rééducation doit être poursuivie pendant plusieurs années, comme pour tout enfant atteint d'un handicap auditif. Des tests d'évaluation périodiques permettent de vérifier de la façon la plus objective possible les progrès des patients. Un contrôle médical et une vérification de l'appareil sont effectués dans le centre implanteur une fois par an, ou dès qu'une anomalie dans l'audition intervient.

L'équipe

L'équipe pluridisciplinaire médicale et paramédicale (O.R.L., rééducateurs, , psychiatre, psychologue, audioprothésiste) de l'Institut Bruckhof assure les prestations pré et post-opératoires évoquées plus haut. Ses membres se réunissent périodiquement en réunions de synthèse à propos des enfants suivis par le Service. Ils rencontrent les parents des enfants concernés et se tiennent en liaison avec les spécialistes homologues des centres d'implantation d'origine des enfants.

Cinq rééducateurs chargés du travail technique auprès des personnes implantées ont suivi un perfectionnement professionnel particulier de 51 journées, sur deux années. Ils sont tous titulaires des diplômes professionnels de base requis (CAPEJS, CAPINJS). En l'absence de qualification spécifique instituée, le plan de formation de ces personnes les a amenés à accumuler le maximum de connaissances et d'expérience par des stages dans plusieurs centres français (CHU St Antoine et Trousseau à Paris, CHU de Lille, Hôpital St Pierre à Palavas) et étrangers (Hanovre, Fribourg), un travail avec les fournisseurs de matériels (MXM, Cochlear) et à participer à des sessions, congrès, journées d'études sur ce thème.

Ils ont passé en outre le Diplôme Universitaire d'audioprothèse implantée (1996) et le Diplôme Universitaire d'Audiophonologie de l'enfant (1998) à la Faculté de Médecine de Paris.

L'évolution très rapide des outils de réglage et des implants cochléaires oblige l'équipe à une formation permanente aux réglages en collaboration avec les constructeurs.

Cette équipe pluridisciplinaire hautement qualifiée a animé à son tour plusieurs sensibilisations et formations, à la demande d'établissements spécialisés français et allemands, intéressés par le travail avec les porteurs d'implants cochléaires. Elle a en outre animé plusieurs stages nationaux et présenté des communications lors de congrès à Lyon et à Chambéry.

L'infrastructure

Le Service d'adaptation à l'implant cochléaire est implanté dans une maison appartenant à l'Institut Bruckhof et pourvue d'une entrée indépendante du reste de l'Établissement. Il partage ses locaux avec le Service d'audiologie et le Service d'éducation précoce. Ainsi tout l'équipement technique, audiométrique ainsi que le matériel pédagogique sont-ils disponibles sur place. Les investissements spécifiques nécessaires à la mise en place de ce travail (environ 200 000 F) ont été effectués sur les fonds propres de l'Institut Bruckhof. Le service dispose des équipements informatiques nécessaires aux réglages des implants de marques MXM et Cochlear (dont les implant en "contour d'oreille"). Le financement pour l'acquisition d'autres interfaces est provisionné et sera effectué en cas de demande.

Liaison avec les centres implanteurs

L'activité d'un service local d'adaptation n'est envisageable que sous le contrôle et en relation étroite avec les différents centres implanteurs. Il ne saurait prendre en charge que les missions qui lui sont explicitement confiées par le service implanteur, celui-ci étant par principe l'unique maître d'œuvre.

Les tâches concédées au Service local d'adaptation par les services implanteurs varient en fonction des conceptions de chaque équipe implanteuse. Elles peuvent concerner l'ensemble du suivi postopératoire, ou se limiter aux réglages ou à la rééducation (ou à une partie de celle-ci). Dans tous les cas, le Service d'adaptation se doit de suivre scrupuleusement les indications données par l'équipe d'origine et de lui rendre compte périodiquement selon des modalités à définir dans chaque cas. Un contrôle médical et une vérification de l'appareil sont effectués dans le centre implanteur généralement une fois par an, ou dès qu'une anomalie dans l'audition intervient.

Le service d'audiophonologie

Le service d'audiophonologie s'adresse à tous les élèves de l'Institut, quel que soit leur service de rattachement. Il assure le suivi médical et rééducatif des pathologies étant à l'origine de la prise en charge des élèves dans l'Institut. Pour d'éventuelles pathologies associées, il se met en rapport avec les services hospitaliers ou les médecins libéraux indiqués par les parents.

Pour chaque élève, un bilan audiophonologique complet est pratiqué une fois par an. Les parents sont informés à l'avance de ce travail et sont invités à communiquer toutes les informations en leur possession et à exprimer leurs attentes. Ce bilan requiert la participation des médecins ORL et psychiatre, de l'audioprothésiste, de la psychologue, de l'enseignant spécialisé. Ce bilan comprend au minimum :

* Un examen oto-rhino-laryngologique clinique,
* Des épreuves audiométriques tonales au casque et en champ libre, oreilles nues et appareillées. Ces examens sont pratiqués par audiométrie comportementale ou par des techniques d'audiométrie objective (Potentiels Évoqués Auditifs).
* Des épreuves audiométriques vocales avec et sans appareils de prothèse,
* Le bilan de l'appareillage prothétique, vérification de l'état des appareils, leur entretien, leur efficacité,
* Examens psychologiques clinique, psychométrique.
* L'analyse du bilan de parole,
* L'analyse du bilan scolaire
* Le cas échéant un examen psychiatrique, ou un bilan psychomoteur sont pratiqués
* Des examens complémentaires demandés

A l'issue du bilan, des lettres sont adressées à tous les partenaires connus de la prise en charge de l'enfant concerné : médecin traitant, ORL; audioprothésiste, orthophoniste… Une lettre est également adressée aux parents, les incitant à prendre contact avec les spécialistes concernés.

Notre équipe se tient également à la disposition de familles d'enfants déficients auditifs non scolarisés à l'Institut Bruckhof et pour lesquels existe une suspicion de déficience auditive pouvant éventuellement justifier une prise en charge spécifique.

L'oto-rhino-laryngologiste

L'oto-rhino-laryngologiste, (titulaire du Diplôme Universitaire d'otologie et d'audiophonologie de l'enfant ainsi que du Diplôme Universitaire d'audioprothèse implantée) rencontre les parents et examine les enfants lors de leur admission. Il affine le diagnostic audiologique et audiométrique au moyen d'un équipement de très haute technicité.

En cours de scolarité, il effectue un bilan audiologique au moins une fois par an ; il apprécie l'évolution de l'audition, les questions liées à l'appareillage, l'évolution de la parole. Les parents en sont informés et un rendez-vous leur est proposé.

Le cabinet d'audiologie est équipé d'audiomètres tonaux et vocaux, de dispositifs spéciaux pour l'audiométrie de jeunes enfants tels que peep-show, réflexe d'orientation conditionné (ROC), analyseur de fréquences permettant l'étalonnage des jouets sonores, d'impédancemètres (manuel et automatique), etc... Il est doté en outre depuis la rentrée de septembre 2002, d'un dispositif d'audiométrie par potentiels évoqués.

L'oto-rhino-laryngologiste intervient deux demi-journées par semaine.

Le pédopsychiatre

Le pédopsychiatre a un entretien avec les parents et le futur élève lors de l'admission puis pendant les premières semaines de scolarité. Pendant la scolarité, il revoit régulièrement les enfants et rencontre les parents pour travailler avec eux les questions importantes et personnelles soulevées par l'impact psychologique, intellectuel, affectif et relationnel du déficit auditif de leur enfant.

Le pédopsychiatre intervient une demi-journée par semaine.

Le médecin généraliste

La surveillance médicale générale de l'Établissement, les examens médicaux annuels des enfants sont actuellement assurés par un médecin généraliste. Avant la visite, les parents sont invités à lui transmettre tous documents utiles concernant la santé de leur enfant ; après la visite, un rapport est adressé aux parents. Y figurent les résultats de l'examen clinique ainsi que des indications sur la taille, le poids de l'enfant, son acuité visuelle, sa tension artérielle. Ce rapport peut préconiser des examens complémentaires qui sont mis en œuvre en collaboration entre l'Institut et la famille.

Les orthophonistes

Tous les enseignants spécialisés de l'Institut Bruckhof sont titulaires des compétences et qualifications requises pour le travail de la parole et du langage chez l'enfant sourd. Il assurent en conséquence la prise en charge orthophonique des élèves scolarisés dans la section et dans les services. Cinq enseignants on acquis une compétence supplémentaire pour la prise en charge des enfants porteurs d'un implant cochléaire avec le Diplôme Universitaire d'audioprothèse implantée (Paris).

L'Institut Bruckhof fait appel à des orthophonistes libéraux, intervenant en vertu d'une convention de collaboration, pour compléter l'action du service d'aide à l'intégration scolaire.

La psychologue

La psychologue examine les enfants lors de leur arrivée dans l'Institut. En cours de scolarité, elle évalue périodiquement les aptitudes des enfants et suit leur évolution personnelle. Elle est à la disposition des parents pour en parler.

Elle intervient deux demi-journées par semaine et participe notamment à toutes les réunions de synthèses.

L'audioprothésiste

L'audioprothésiste est présente une semaine sur deux, le jeudi matin, en même temps que toute l'équipe médicale et paramédicale. Elle effectue les contrôles systématiques des prothèses, prend les empreintes pour les embouts moulés, répare les petites pannes.

Pour ce travail, l'Institut fait appel à la collaboration d'une audioprothésiste extérieure. Les parents gardent néanmoins le libre choix de leur audioprothésiste.

La psychomotricienne

Les enfants déficients auditifs sont plus fréquemment que d'autres sujets à des troubles psychomoteurs nécessitant l'intervention d'un psychomotricien. Du fait d'atteintes fréquentes des centres de l'équilibre de l'oreille interne mais aussi de perturbations liées à la construction de leur vie relationnelle, les troubles de l'investissement corporel, l'agressivité, l'impulsivité, l'intolérance aux frustrations sont plus accentués chez les enfants déficients auditifs. Elle intervient une demi-journée par semaine.

Le kinésithérapeute

Il arrive que des élèves aient besoin des soins d'un kinésithérapeute, pour des motifs sans rapport avec la déficience auditive. L'Établissement met à la disposition de kinésithérapeutes extérieurs un local adapté. Ces séances de kinésithérapie sont prescrites par le médecin de la famille de l'enfant.

Les réunions de synthèse

Tous les intervenants énumérés, les enseignants, les éducateurs et le directeur participent au groupe de synthèse réuni chaque fois qu'une difficulté surgit au sujet d'un enfant. Dans chaque réunion de synthèse, les modalités de restitution du travail aux parents sont précisées.

La mise en commun de toutes ces compétences assure à l'enfant déficient auditif et à sa famille, la meilleure adaptation de la rééducation et des soins au cas individuel de chaque enfant.

Le service de suite &emdash; Le service social

Le Service de Suite est exercé par l'Aumônier mis en place conjointement par l'Église de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine, l'Église Réformée d'Alsace et de Lorraine et le "Bruckhof".

En plus de son rôle spirituel, l'action de cet Aumônier s'exerce auprès des sourds adultes de la région, notamment les anciens élèves du "Bruckhof". Il conseille ces personnes dans leurs problèmes d'ordre administratif ou professionnel. Il les oriente vers les services administratifs ou sociaux compétents, les accompagne, le cas échéant, dans leurs démarches tout en les encourageant à se prendre eux-mêmes en charge.

Cette organisation n'est pas satisfaisante. Elle constitue un mode de fonctionnement provisoire qui n'est efficace que dans la mesure de la bonne volonté de l'aumônier.

Par ailleurs, le suivi social des familles est actuellement assuré par les personnels éducatifs et pédagogiques, en plus de leurs horaires. La complexification des cas pris en charge justifie la demande de création d'un poste d'assistant de service social.

L'infrastructure administrative

Sous la responsabilité du directeur, délégué par le Conseil d'administration, le service administratif (directeur adjoint, économe, secrétaires) assume quotidiennement l'ensemble des relations avec les interlocuteurs extérieurs : relations avec les parents d'élèves, leur médecin ou assistant de service social, les Administrations interlocutrices, les autres établissements spécialisés, la Commission Départementale de l'Éducation Spéciale (CDES), les organismes fédératifs ou associatifs, les fournisseurs, les organismes de prise en charge, la Médecine et l'Inspection du Travail, etc...

Il planifie l'accueil de stagiaires provenant de divers organismes de formation et organise les visites des nombreux groupes de toutes origines qui s'intéressent à notre activité.

Ce service gère le personnel : embauches et licenciements, organisation du travail, plannings de travail et de congés, gestion des rémunérations.

Il facilite toutes les relations internes et veille aux bonnes conditions de travail dans l'intérêt des élèves : organisation de l'information, dotation en matériel scolaire et éducatif, organisation de réunions, planification des travaux d'entretien, etc...

L'organisme de formation

L'accès des adultes sourds à la formation professionnelle permanente dans le cadre de la réglementation en vigueur est à développer. Nous avons eu l'occasion d'effectuer une expérience intéressante consistant à amener l'une de nos anciennes élèves, employée de banque, à un niveau de français écrit lui permettant de suivre avec profit une spécialisation en traitement de texte. Notre partenaire pour cette opération était une grande banque régionale.

Les besoins semblent importants en ce domaine ce service pourrait se développer.

De plus, l'institut Bruckhof est sollicité a maintes reprises pour apporter son expertise au service de formations diverses. Il intervient ainsi dans les formations d'infirmières, d'assistants de service social, d'éducateurs, d'instituteurs spécialisés etc.

De 1997 à 1999 notre Service d'Adaptation à l'Implant Cochléaire participait à l'animation d'un stage, organisé à Paris par la Fédération pour l'Intégration des Sourds et des Aveugles en France (FISAF). Après l'abandon de cette formation par la FISAF et en accord avec cet organisme, notre Institut a repris ce stage pour répondre à une demande importante.

Nous avons donc été amenés à demander une reconnaissance comme Organisme de Formation (numéro 42 67 02786 67 auprès du Préfet de la région Alsace, le 5 octobre 1999).

Depuis lors, sous l'appellation de BRUCKHOF-FORMATION nous avons organisé des stages "l'implant cochléaire aujourd'hui" à Paris, en collaboration avec le Professeur Meyer, des stages internes dans des établissements spécialisés sur le même sujet, des formations en Langage Parlé Complété (LPC) à l'attention de parents d'enfants déficients auditifs ou d'orthophonistes, une formation en lecture labiale destinée à des infirmières en service de réanimation


IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE

CONTACT :

Adresse : 7 rue de Soultz - 67100 Strasbourg
Téléphone : 03 88 44 24 99 (lignes groupées)
Fax : 03 88 84 68 54
Minitel Dialogue : 03 88 44 99 80 (réservé aux personnes sourdes appelant au moyen d'un Minitel Dialogue)
Site Internet : www.bruckhof.org
E-Mail : contact@bruckhof.org
Coordonnées bancaires : CCP 616 70 T Strasbourg

Numéros d'identification :

N° SIRET : 778 863 357 00019
N° FINESS Établissement : 670780261
N° FINESS Services : 670794494
Code APE : 853 A

Autorisations, agréments et conventions :

Autorisation du 1er août 1990 SGAR 90/104 (extraits) :
Article 1er : ... La capacité de la section d'Éducation et d'Enseignement Spécialisés pour internes et demi-pensionnaires sans distinction de régime, de 2 à 18 ans, est fixée à 64 places.
La capacité globale du Service d'Accompagnement Familial et d'Éducation Précoce pour enfants de 0 à 3 ans et du Service de Soutien à l'Éducation Familiale et à l'Intégration Scolaire pour enfants de plus de 3 ans et pour les enfants de 3 à 6 ans non scolarisés, est fixé à 20 places.

Agrément du 10 juin 1993 (extraits) :
Article 1er : L'institut protestant pour enfants déficients auditifs "Bruckhof" situé 7 rue de Soultz à Strasbourg est autorisé a faire fonctionner le jardin d'enfants "l'Envol" au sein de l'établissement avec effet au 1er septembre 1992
Article 2 : Cette structure pourra accueillir quarante enfants âgés de moins de six ans dont au maximum vingt enfants âgés de 2 à 3 ans au titre de la garde permanente.

Enregistrement comme organisme de formation sous le numéro 42 67 02786 67 auprès du Préfet de la région Alsace, le 5 octobre 1999.

Conventions
Convention avec le Ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale concernant la prise en charge des traitements de trois professeurs affectés à l'Institut : 6 novembre 1995
Convention avec la Caisse Régionale d'Assurance Maladie concernant l'Établissement, en date du 14 juin 1991, avec son avenant n° 1 du 25 mai 1991
Convention avec la Caisse Régionale d'Assurance Maladie concernant le Service de Soins et d'Éducation Spécialisée à Domicile du 16 juin 1991

Convention Collective appliquée :
Convention Collective Nationale de Travail des Établissements et Services pour Personnes Inadaptées et Handicapées du 15 mars 1966 et plus particulièrement son annexe 9 concernant les établissements de mineurs déficients auditifs et visuels.

AUTRES RÉALISATIONS DE L'ASSOCIATION :

L'association gère également un jardin d'enfants, l'Envol.

Elle met en outre à la disposition d'un collectif inter-associations concernant les personnes déficientes auditives, la "MAISON DES SOURDS SUZANNE SCHOTT &emdash; Foyer des Sourds de Strasbourg". Le président de l'Association de l'Institut Bruckhof est statutairement président du Comité de Gestion de ce lieu de réunion.

L'histoire de l'Institut est présentée en annexe.

 
ANNEXE 1 : HISTOIRE DE L'INSTITUT

L'Institut Protestant pour enfants déficients auditifs "BRUCKHOF" n'est pas le premier Établissement strasbourgeois s'occupant d'enfants déficients auditifs. "L'Institution Catholique des Sourds-Muets" existait de longue date lorsque, en réaction contre les méthodes de l'Abbé de l'Épée en vigueur dans cet Établissement, Jean-Samuel Kilian fonda, à Schiltigheim en 1860, une école protestante pour sourds. Il souhaitait démontrer qu'une éducation par des méthodes orales était possible.

Après 1870, la famille Kilian quitta Schiltigheim et, après leur départ, l'école déclina et ferma ses portes en 1879. En 1880, la Ville de Strasbourg fonda un nouvel Établissement pour reprendre provisoirement l'éducation de ces enfants. L'école était implantée dans l'Orphelinat et dirigée par Monsieur Paul.

C'est alors que le Pasteur Charles Piepenbring fonda l'Établissement actuel. L'Institut ouvrit ses portes le 5 octobre 1885 à 19 élèves dont 9 internes dans une maison appartenant à la Paroisse de St Guillaume. Il était dirigé par Monsieur Paul, ex-directeur de l'école municipale. L'ancien presbytère devint rapidement trop petit et l'Association put faire l'acquisition de l'ancienne ferme du "Bruckhof" . Les nouveaux locaux pouvaient accueillir 50 enfants et furent inaugurés le 16 octobre 1890.

Depuis cette date, modernisations et transformations se succédèrent et furent complétées, de 1966 à 1969, puis de 1979 à 1981, par d'importants programmes de constructions nouvelles.

En 1976, l'Institut ouvrit à titre expérimental un Service de soins et d'éducation spécialisés à domicile pratiquant l'éducation précoce et le soutien scolaire d'enfants déficients auditifs à domicile. Il reçut un agrément officiel en 1985.

En 1980 fut entreprise l'intégration scolaire systématique en cycle élémentaire, des élèves de l'Institut.

En 1992 fut créé l'Envol, jardin d'enfants (enfants entendants) à dominante musicale.

En 1995 commença l'activité du Service d'adaptation à la prothèse cochléaire implantée.

La transformation du dernier bâtiment comportant encore des dortoirs (4 - 5 lits) et des sanitaires collectifs a été réalisée pendant l'année scolaire 2000-2001.

 


ANNEXE 2 : LES COMMUNICATIONS GESTUELLES

Il convient de distinguer deux types de communications "manuelles" dont les objectifs sont fondamentalement différents. Il s'agit d'une part des systèmes destinés à apporter une aide ou une facilitation à la communication orale notamment le Langage Parlé Complété (LPC) faisant l'objet de l'annexe suivante et d'autre part des systèmes visant à substituer en tout ou en partie une langue gestuelle à la langue orale tels la Langue des Signes Française (LSF) ou le Français Signé.

La Langue des Signes Française (LSF)

Il s'agit d'une communication visuo-motrice émise par le moyen de signes manuels conventionnels. Contrairement aux langues orales, cette langue gestuelle n'a pas un déroulement linéaire mais elle utilise simultanément les dimensions de l'espace, les positions des mains, des doigts, les inversions de mouvements, leur répétition, la mimique faciale, la posture de l'ensemble du corps. Elle a sa syntaxe propre.

Le Français Signé

C'est une tentative de combiner la communication gestuelle avec la langue orale. Il s'agit d'un mode de communication bimodal calquant la succession des gestes conventionnels de la LSF sur la syntaxe de l'expression orale et accompagnant généralement celle-ci. Dans cette méthode, tous les mots devraient être signés (y compris les articles, prépositions, etc...). Ceci n'est généralement pas le cas et ses partisans se limitent le plus souvent à signer les substantifs et les verbes, réduisant le mode de communication à une langue orale ponctuée de signes de la part des entendants et à la langue des signes chez les sourds.

La dactylologie

Il s'agit de signes manuels désignant chacun une lettre de l'alphabet. Ce code permet notamment d'épeler des noms propres ou des mots inconnus par référence à leur forme écrite.

 


ANNEXE 3 : LE LANGAGE PARLÉ COMPLÉTÉ (LPC)

En lecture labiale de très nombreuses confusions sont possibles. Par exemple, "papa" et "maman" ont une même image labiale, "chapeau", "chameau", "jambon", "chapon", "Japon" se lisent strictement de la même façon sur les lèvres.

Les enfants sourds ont donc d'énormes difficultés à percevoir les mots d'après leur seule image labiale et le nombre de possibilités d'erreurs est tel que jamais la lecture sur les lèvres n'est suffisante pour l'apprentissage d'un mot nouveau. Ils ne peuvent lire sur les lèvres que le vocabulaire déjà connu.

Le Langage Parlé Complété (LPC) permet de visualiser tous les phonèmes et donc de rendre perceptible par la vue l'intégralité du message parlé. C'est un codage : la main près du visage complète, syllabe par syllabe, tout ce qui est dit. Chaque syllabe se code en mettant la main à la position correspondant à la voyelle, les doigts réalisant la clé de la consonne (voir dessins).

Ce n'est pas une langue, les mouvements de la main n'ont de sens qu'associés à la parole.

Le Langage Parlé Complété (LPC), en facilitant la compréhension du langage, permet à l'enfant d'accélérer l'apprentissage du vocabulaire et de la syntaxe. Par la suite, l'enfant pourra donc mieux lire sur les lèvres même sans codage. Il permet une acquisition plus naturelle de l'expression orale.

 


ANNEXE 4 : Le JARDIN D'ENFANTS "L'ENVOL"

Pourquoi un jardin d'enfants entendants au "BRUCKHOF" ?

Au niveau préscolaire, après de multiples expériences d'intégration menées par notre équipe, nous estimons que la scolarité en classes de petits effectifs, sous la conduite d'un enseignant spécialisé, compétent en pédagogie spéciale et en orthophonie, donne les meilleures chances au jeune enfant déficient auditif, et lui assure les moyens d'une bonne intégration scolaire et sociale ultérieure. Allier ce travail spécifique en établissement spécialisé à la stimulation verbale du "bain de langage" nous semble possible en créant des occasions de rencontre entre jeunes enfants déficients auditifs et entendants en classe et à des moments extrascolaires.

L'implantation du jardin d'enfants "L'ENVOL" dans notre propriété et la coexistence d'enfants déficients auditifs et entendants répond à ce souci. Les enfants issus des deux structures ont l'occasion de vivre ensemble de nombreuses activités préscolaires, de rythme ou d'expression, les repas, les récréations …

Des activités particulières sont proposées :

L'éveil musical

Un éveil musical bien compris peut servir de base à tout l'édifice des acquisitions scolaires et langagières (une ligne musicale étant comparable à une phrase) mais aussi à l'épanouissement de la personnalité de l'enfant. De plus, il répond au besoin naturel de l'enfant pour le jeu et le mouvement. Découvrir la multitude des sons et leur origine, apprendre à écouter, à reconnaître un territoire sonore susceptible de devenir musical, affiner de plus en plus sa perception des sons est un premier objectif d'une sensibilisation musicale. Le second volet consiste à apprendre à reproduire, à imiter ce que l'on a entendu, tant dans le rythme que dans la qualité du son, à maîtriser les éléments sonores et à conjuguer geste sonore et écoute.

Mais une éducation musicale serait lacunaire si elle ne permettait l'émergence de ce qui sommeille au fond de l'enfant, lui laissant la possibilité de créer, d'inventer, bref de permettre à son imagination et à sa sensibilité de s'épanouir et à sa personnalité de se construire.

L'éducation physique, sportive et psychomotrice

L'Envol propose quotidiennement des séances d'éducation physique, sportive et psychomotrice dans une salle dédiée à cette activité, équipée d'un matériel ludique, adapté à l'âge des enfants. Ces séances sont conduites par une animatrice titulaire d'une qualification particulière. Cette activité a pour objectif de développer la maîtrise corporelle et l'habileté gestuelle, points d'appui des apprentissages ultérieurs. Elle développe les capacités motrices des enfants (adresse, coordination, équilibre, souplesse, endurance, vitesse …), tout en leur permettant de se situer dans un environnement social.

Les bases athlétiques (course, saut, lancer) sont abordées, l'adresse est cultivée par la mini-gym ou l'escalade. Une large place est donnée à l'expression rythmique.

Des cycles de contact avec des sports individuels (sports de raquette, de combat...) ou collectifs (sports de balle) sont organisés. Les disciplines abordées ne donnent pas lieu à l'établissement de compétitions ou de classements entre enfants. On valorise les progrès de chaque enfant et non sa supériorité sur un autre.

Des séances de piscine sont organisées le mercredi matin. Dans cette activité les découvrent l'élément important qu'est l'EAU afin qu'ils l'aiment et l'abordent sans peur.

Comme la musique, le sport est considéré comme activité de la vie sociale qui contribue au développement global de l'enfant. L'enfant doit oser bouger et être à l'aise dans son corps quel que soit l'élément dans lequel il évolue.

L'informatique

A partir de 3 ans, les enfants ont l'occasion de s'initier à l'utilisation de l'informatique. L'expérience que nous avons acquise dans ce domaine avec nos élèves déficients auditifs, montre que dès cet âge l'utilisation de l'ordinateur convivial et ludique donne de nouvelles possibilités d'expression aux enfants. L'utilisation du clavier et de la souris permet de contourner l'immaturité de la motricité fine et donne aux enfants accès à l'écriture bien avant qu'ils soient capables d'en tracer les lettres. Pour ce travail, nous disposons d'une salle équipée de 6 iMac en réseau et de programmes particulièrement adaptés à l'utilisation par des enfants. Pour ces séances en petits groupes, chaque enfant dispose de son ordinateur.

Les ateliers de langues

Deux ateliers de langues (anglais et allemand) permettent aux enfants dont les familles le souhaitent, de recevoir une initiation par imprégnation en langue étrangère.

La garderie

Les horaires d'ouverture de la garderie permettent d'accueillir les enfants du lundi au vendredi, de 7 h 30 à 18 h 30. La grande amplitude de cet horaire est destinée à rendre service aux parents travaillant à partir de 8 h ou jusqu'à 18 h. Nous proposons un petit déjeuner aux enfants au fur et à mesure de leur arrivée entre 7 h30 et 8 h 45.

Le mercredi et les vacances scolaires, la prise en charge des enfants est assurée par les mêmes personnes qualifiées qu'en période scolaire. Les horaires d'ouverture sont identiques et le petit déjeuner, le déjeuner et le goûter sont servis normalement.

 


ANNEXE 5 : CLASSIFICATION AUDIOMÉTRIQUE DES SURDITÉS

MODIFICATION A LA RECOMMANDATION 02.1 BIAP

Les déficiences auditives sont dans la très grande généralité liées à une perte de la perception des sons de la parole en particulier qui comporte des sons aigus et des sons graves dont la puissance acoustique est variable, elle ne peut être réduite à un niveau acoustique moyen. Après un bilan clinique, la mesure audiométrique est réalisée dans des conditions acoustiques satisfaisantes. Elle fait apparaître une perte en décibels par rapport à l'oreille normale (dB H.L.) en référence aux normes ISO. Une perte tonale moyenne est calculée à partir de la perte en dB aux fréquences 500 Hz, 1000 Hz, 2000 Hz et 4000 Hz. Toute fréquence non perçue est notée à 120 dB de perte. Leur somme est divisée par quatre arrondie à l'unité supérieure. En cas de surdité asymétrique, le niveau moyen de perte en dB est multiplié par 7 pour la meilleure oreille et par 3 pour la plus mauvaise oreille. La somme est divisée par 10.

I. Audition normale ou subnormale

La perte tonale moyenne ne dépasse pas 20 dB. Il s'agit éventuellement d'une atteinte tonale légère sans incidence sociale.

II. Déficience auditive légère

La perte tonale moyenne est comprise entre 21 dB et 40 dB. La parole est perçue à voix normale, elle est difficilement perçue à voix basse ou lointaine. La plupart des bruits familiers sont perçus.

III. Déficience auditive moyenne

Premier degré : La perte tonale moyenne est comprise entre 41 et 55 dB.
Deuxième degré : La perte tonale moyenne est comprise entre 56 et 70 dB. La parole est perçue si on élève la voix. Le sujet comprend mieux en regardant parler. Quelques bruits familiers sont encore perçus.

IV. Déficience auditive sévère

Premier degré : La perte tonale moyenne est comprise entre 71 et 80 dB.
Deuxième degré : La perte tonale moyenne est comprise entre 81 et 90 dB. La parole est perçue à voix forte près de l'oreille. Les bruits forts sont perçus.

V. Déficience auditive profonde

Premier degré : La perte tonale moyenne est comprise entre 91 et 100 dB.
Deuxième degré : La perte tonale moyenne est comprise entre 101 et 110 dB.
Troisième degré : La perte tonale moyenne est comprise entre 111 et 119 dB Aucune perception de la parole. Seuls les bruits très puissants sont perçus.

VI. Déficience auditive totale - Cophose

La perte moyenne est de 120 dB. Rien n'est perçu

 


ANNEXE 6 : L'IMPLANT COCHLÉAIRE

En France, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont atteintes de déficiences auditives profondes. Beaucoup sont devenues sourdes par suite de maladie ou d'accident, d'autres sont sourdes de naissance. Pour certaines d'entre elles, la prothèse cochléaire implantée (ou implant cochléaire) constitue une solution thérapeutique efficace, permettant de récupérer une grande partie des fonctions de l'audition.

Les progrès réalisés ces dernières années par la science médicale et la technologie ont permis de restaurer chez certaines personnes atteintes de surdité profonde, un niveau d'audition inaccessible avec les prothèses auditives traditionnelles. En effet, grâce à l'implant cochléaire placé dans l'oreille du patient, il est possible de transformer les ondes sonores en signaux électriques qui stimulent directement le nerf auditif.

Le stade expérimental est aujourd'hui dépassé. Plus de 10 000 personnes dans le monde ont bénéficié de cette technique. Il s'agit de personnes adultes devenues sourdes par suite de maladie, ou d'enfants dont la déficience auditive remonte à la naissance ou aux premières années de la vie. L'implant cochléaire est un appareillage bionique qui supplée à la défaillance d'une partie des fonctions de la cochlée, située dans l'oreille interne.

Ce dispositif comprend un boîtier porté en poche (2), connecté d'une part à un microphone miniaturisé (1) et d'autre part à un récepteur (4) placé chirurgicalement sous le cuir chevelu derrière l'oreille. La communication à travers la peau entre la partie externe et le récepteur implanté se fait par induction électromagnétique. L'antenne externe (3) tient en place au moyen d'un petit aimant placé sur le récepteur implanté. Les bruits et sons captés par le micro, sont codés de façon à être répartis entre une série d'électrodes (5) implantées dans la cochlée, au voisinage des terminaisons du nerf auditif.

Le système envoie des signaux électriques qui déclenchent dans les fibres du nerf auditif, des ondes électrophysiologiques comparables à celles de l'audition. Par cette voie, ils peuvent être transmis jusqu'au cerveau.

L'implant cochléaire est indiqué pour des personnes trop profondément sourdes pour pouvoir tirer parti de l'appareillage acoustique même le plus puissant. L'indication de l'implant cochléaire pour un patient tient compte des caractéristiques de son audition (critères audiométriques, électrophysiologiques, anatomiques), de sa motivation et d'autres facteurs psychologiques et environnementaux.

 


ANNEXE 7 : CONVENTION ENTRE L'INSTITUT "BRUCKHOF" ET L'ÉCOLE AMPÈRE

ARTICLE 1. La présente convention détermine les conditions d'intégration dans des classes de l'École Ampère, d'élèves de l'Institut Protestant pour enfants déficients auditifs "BRUCKHOF".

Après avis de Monsieur le Directeur Départemental des Affaires Sanitaires et Sociales et consultation du Comité Technique Paritaire, la convention est signée entre les parties suivantes :
- d'une part l'Institut Protestant pour enfants déficients auditifs "BRUCKHOF" représenté par son directeur,

- d'autre part l'École Ampère représentée par Monsieur l'Inspecteur d'Académie.

ARTICLE 2. Objet

L'intégration a pour objectif, en application des circulaires interministérielles du 28 janvier 1982 et du 29 janvier 1983, de permettre à des enfants inscrits à l'Établissement spécialisé de suivre, en totalité ou en partie, une scolarité en milieu ordinaire, leurs capacités scolaires et leur évolution le leur permettant.

L'intégration a été envisagée à la suite de réunions de synthèse auxquelles ont participé toutes les personnes de l'équipe qui suivent les enfants. Les parents consultés ont donné leur accord ; ils seront informés régulièrement de l'évolution de leur enfant.

La liste nominative des enfants concernés fera l'objet d'annexe à la présente convention.

ARTICLE 3. Statut des enfants

Bien que restant inscrits à l'Établissement spécialisé, les enfants figureront sur les listes de l'école d'accueil et seront pris en compte dans tout calcul concernant les effectifs d'élèves inscrits.

Les séquences d'intégration (heures du jour, jours de la semaine, classe d'accueil) seront négociées pour chaque élève entre le professeur de l'Établissement spécialisé responsable des enfants en intégration et l'équipe pédagogique de l'Établissement d'accueil. Les programmes individuels ainsi établis seront annexés à la présente convention. Pour garantir le maximum de souplesse à l'action pédagogique, ces programmes pourront être révisés à la fin de chaque trimestre par accord entre les deux parties.

Les maîtres accueillant des élèves en intégration ont accès au dossier de l'élève. La demande de consultation est à effectuer auprès du directeur de l'Établissement spécialisé.

ARTICLE 4. Accompagnement médical, paramédical et psychologique

Pendant la période d'intégration, les enfants continuent à participer à des séances de rééducation orthophonique et de soutien psychopédagogique spécialisé, et pourront être conduits à subir des examens médicaux ou des soins nécessités par leur déficience auditive ou l'adaptation de leurs appareils de prothèses auditives. Dans toute la mesure du possible, ces interventions seront organisées en tenant compte de l'avis du maître de la classe d'accueil.

ARTICLE 5. Réunions de synthèse

Toute personne en relation avec un élève (directeur ou instituteur de l'école d'accueil, professeur, éducateur, médecin de l'Établissement spécialisé, etc...) peut demander l'organisation d'une réunion de synthèse chaque fois qu'un événement particulier ou le comportement d'un élève le justifie. La réunion de synthèse, qui réunit l'ensemble des intervenants, est présidée par le directeur de l'Établissement spécialisé.

Chaque participant aux réunions est strictement tenu au secret professionnel. Cette règle fondamentale est rappelée régulièrement.

ARTICLE 6. Rôle de l'enseignant spécialisé

Un (ou plusieurs) professeur spécialisé du "BRUCKHOF" sera présent à temps complet à l'École Ampère. Il assure la rééducation orthophonique et la prise en charge scolaire des élèves déficients auditifs en dehors des séquences d'intégration. Il participe à la vie de l'équipe enseignante de l'Établissement d'accueil, assiste aux réunions et séances de travail collectives. Il participe au roulement de surveillance des récréations élaboré par le Conseil des Maîtres.

ARTICLE 7. Modalités particulières

Les transports des élèves entre l'Établissement spécialisé et l'école d'accueil sont pris en charge par l'Établissement spécialisé. Il en est de même pour les fournitures scolaires et éducatives.

ARTICLE 8. Matériel spécialisé, appareillage

Le matériel électroacoustique spécialisé et l'appareillage individuel des élèves déficients auditifs (casque "plein air") sont mis à la disposition de l'école d'accueil par l'Établissement spécialisé. Ce matériel reste la propriété du "BRUCKHOF" qui en assure l'entretien et le renouvellement.

ARTICLE 9. Fréquentation

L'école d'accueil signalera au professeur de l'Établissement spécialisé toute absence d'un élève en intégration.

ARTICLE 10. Assurance

Les enfants bénéficient de l'assurance souscrite par l'Établissement spécialisé pour tous les risques qui peuvent survenir tant pendant le trajet que pendant le séjour à l'école et à l'Établissement spécialisé et pour toutes les activités organisées sous la responsabilité de l'un ou l'autre directeur.

En cas d'accident, prévenir d'urgence le directeur de l'Établissement spécialisé.

ARTICLE 11. Durée de la convention

La présente convention est établie pour l'année scolaire 1986/87. Elle est renouvelable tacitement sauf simple dénonciation par l'une des parties, trois mois avant la fin de chaque année scolaire.

STRASBOURG, le 17 mars 1987

Avis favorable :
Directeur Départemental des Affaires Sanitaires et Sociales

Signatures :
Inspecteur d'Académie
Directeur du "BRUCKHOF"

 


ANNEXE 8 : LE RÈGLEMENT DE FONCTIONNEMENT DES ÉLÈVES (CONTENU DANS LE CARNET DE LIAISON)

L'Institut Protestant pour enfants déficients auditifs "BRUCKHOF" est un établissement spécialisé recevant des enfants déficients auditifs profonds, sévères ou moyens.

Tout renseignement concernant la scolarité des élèves ou leur séjour dans l'établissement, est donné aux parents sur simple demande. Il suffit de prendre rendez-vous auprès du professeur, de l'éducateur ou du spécialiste concerné. Les informations administratives (allocations, carte d'invalidité, etc...) sont disponibles au secrétariat.

Tout changement d'adresse, de numéro de téléphone et de situation vis à vis de l'assurance maladie des familles doit être communiqué le plus rapidement possible au secrétariat de l'Institut.

I. SCOLARITÉ

Comme dans tout établissement scolaire, une fréquentation régulière de la classe est obligatoire. Toute absence sera immédiatement signalée et justifiée.

Les heures de sortie sont à respecter :

lundi, mardi, jeudi, vendredi : 8 h - 16 h 30
samedi : 8 h - 13 h 00

Après la classe, la surveillance des élèves est assurée le mardi soir jusqu'à 17 h et le samedi jusqu'à 13 h.

Les enfants doivent avoir le matériel scolaire et le trousseau demandés par les professeurs ou éducateurs.

L'éducation physique fait partie des activités scolaires obligatoires. Une dispense éventuelle doit être justifiée par un certificat médical. Chaque enfant aura une tenue et des chaussures de sport rangés dans un sac de sport adapté.

Les devoirs inscrits dans le cahier de texte seront faits régulièrement. Les parents sont invités à vérifier que les devoirs soient faits et les leçons apprises. Pour toute communication entre la famille et le professeur ou l'éducateur, les parents peuvent utiliser le carnet de liaison de l'enfant.

Des sanctions sont prises à l'encontre d'un enfant en cas de travail insuffisant, d'indiscipline, de comportement violent ou agressif, de détérioration volontaire de matériel, de vol, etc... Ces sanctions peuvent aller du devoir supplémentaire à faire à la maison ou en "colle" à l'école, jusqu'à l'exclusion complète de l'établissement, sur avis de la Commission Interne de Discipline à laquelle les parents sont invités.

Les éducateurs et professeurs organisent régulièrement des réunions avec les parents d'élèves de leurs classes. Lors de ces réunions, les parents sont informés du travail de leur enfant. La présence de tous les parents est donc indispensable. Ces réunions ont lieu le samedi matin et les parents souhaitant reprendre leur enfant à l'issue de la réunion, avant le déjeuner, aviseront le "Bruckhof" la veille. L'accès de la cour et du parking du personnel est interdit aux voitures.

II. PENSION ET DEMI-PENSION

Tous les effets vestimentaires seront marqués de façon indélébile du nom et du prénom de l'enfant. Les vêtements non marqués ne peuvent pas être identifiés. Les parents sont invités à fournir un sac en tissu pour le linge sale de leur enfant.

Il est interdit aux élèves de fumer dans l'établissement.

La liste hebdomadaire des menus est communiquée aux parents sur simple demande. Les enfants soumis à certaines restrictions alimentaires pour raison médicale ou religieuse, seront signalés au secrétariat.

III. APPAREILLAGE

La rééducation pratiquée dans l'Institut suppose le port constant des prothèses auditives. Les parents veilleront au bon état de marche des appareils et à leur propreté. Les enfants doivent posséder dans leurs affaires au moins deux piles de réserve. Les changements de prothèses seront signalés au professeur de la classe et inscrits dans le carnet de liaison.

L'Institut se charge de la vente de piles à prix réduit.

Les prothèses individuelles ne peuvent pas être assurées par l'Institut ; il incombe aux parents de demander à leur assureur si les prothèses auditives de leur enfant sont assurées contre la casse accidentelle, la perte ou le vol. L'établissement diffuse auprès des parents d'élèves qui le souhaitent, une offre de la Mutuelle Accidents Élèves (MAE) assurant cette couverture.

La Sécurité Sociale verse une allocation forfaitaire pour les piles et les petites réparations. Tout renseignement est donné par le secrétariat ou l'audioprothésiste.

IV. HYGIÈNE ET MALADIE

Une visite médicale est organisée en cours d'année. A cette occasion, les parents peuvent faire parvenir au médecin tout renseignement qui leur semble utile.

Seul le vaccin B.C.G. est assuré dans l'établissement. Les parents doivent veiller aux autres vaccinations et à leurs rappels.

Les parents sont informés systématiquement des examens médicaux, paramédicaux ou psychologiques de leurs enfants. Ils sont invités à prendre contact avec les spécialistes ayant pratiqué les examens afin d'obtenir tout renseignement.

Les enfants malades doivent rester à domicile.

Aucun traitement médical ne sera poursuivi dans l'établissement sans qu'une ordonnance (ou photocopie) soit jointe aux médicaments. Les enfants ne doivent pas garder les médicaments dans leur sac mais les remettre à leur éducateur.

Lorsqu'un enfant tombe malade à l'établissement, les parents sont prévenus par téléphone le plus rapidement possible.

En cas de maladie contagieuse ou de parasites (poux...), les parents sont priés d'informer l'établissement et de ne renvoyer l'enfant à l'école que lorsque tout danger de contagion est écarté.

Une autorisation d'hospitalisation ou d'intervention médicale ou chirurgicale, en cas d'urgence et en cas d'impossibilité de joindre immédiatement les parents, doit être renouvelée chaque année.

V. TRANSPORT SCOLAIRE

Les horaires du transport scolaire sont impératifs. Les enfants seront amenés à l'arrêt du bus et recherchés par les parents ou par une personne autorisée par écrit. Les parents souhaitant que leur enfant rentre seul, devront donner décharge écrite à l'établissement (formulaire à demander au chauffeur du car).Les enfants non attendus à l'arrêt du bus, seront ramenés à l'établissement afin que les parents puissent venir les rechercher en toute sécurité.

 


ANNEXE 9 : PLAN DU PROJET INDIVIDUEL, PÉDAGOGIQUE ET THÉRAPEUTIQUE

1. État civil :

Nom, prénom, date de naissance, adresse, téléphone

2. Renseignements administratifs :

École d'accueil, classe, instituteur ou professeur principal
Orthophoniste extérieur

3. Motif de la prise en charge :

Classification audiométrique du BIAP, surdité évolutive ou stable
Appareillage, port de l'appareillage, bénéfice
Autre déficience

4. Contacts :

Conseils de classe
Entretiens avec les parents : rythme, nombre, forme (entrevue, téléphone..)
Entretiens avec les enseignants : rythme, nombre, forme (entrevue, téléphone..)
Entretiens avec l'orthophoniste extérieur rythme, nombre, forme (entrevue, téléphone..)
Autres contacts

5. Scolarité :

Remarques sur le parcours scolaire antérieur
Intégration totale, partielle, pour quelles matières
Participation en intégration scolaire
Niveau par matières
Difficultés, compétences, évolution
Niveau de participation en classe, niveau d'autonomie
But et contenu des séances de soutien
Autre soutien scolaire en place

6. Rééducation :

Niveau de communication
Niveau articulatoire, intelligibilité, compréhension
Niveau de langue (lexique et syntaxe)
Capacités de lecture labiale
But et contenu des séances
Orthophoniste extérieur (nombre de séances)
Autres prises en charge (lesquelles, par qui)

7. Comportement général :

Atouts de l'enfant, motivation, sociabilité

8. Évaluation, projet :

Évaluation de l'intégration
Projet, orientation
Dispositions personnalisées à mettre en place

Un exemplaire de ce rapport est adressé aux parents de l'enfant, à la CDES, à la CCPE et éventuellement à l'école d'intégration.

 


ANNEXE 10 : LE BILAN INDIVIDUEL DE PAROLE

Nom : Prénom :

Date de naissance :

Classe fréquentée :

Surdité BIAP :

Appareillage : (marque, type) :

PARTICULARITÉS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES (vue, audition...)

COMMUNICATION INFRA-VERBALE

APPROCHE DE L'ENFANT

(motivation, attention, attitude, communication spontanée, mode d'expression, comportement, caractère)

AUDITION ET APPAREILLAGE

VOIX (timbre, hauteur, intensité, nasalisation)

LECTURE LABIALE, LPC

INTELLIGIBILITE (Causes principales du manque d'intelligibilité)

ÉLÉMENTS PROSODIQUES (rythme, débit, intonation, pauses et respiration)

VOYELLES liste &emdash; acquise, en cours, non acquise

CONSONNES liste &emdash; acquise, en cours, non acquise ; Associations de consonnes

ÉLÉMENTS LINGUISTIQUES DE L'EXPRESSION ET DE LA COMPRÉHENSION

Remarques

Axes de travail

 


ANNEXE 11 : SUIVI DE LA FORMATION PERMANENTE

Un barème permet d'objectiver la situation de chaque salarié au regard de la formation permanente, au moyen des paramètres suivants :

- durée de la formation : nombre de jours de stage dans les cinq dernières années

Ce paramètre est coté de 1 à 5 par attribution de 0,25 point par jour de formation, avec un plafond de 5 points (20 jours et plus)

- adaptation de la formation aux nécessités professionnelles de l'institut ,

Noté de 1 à 5 selon la plus ou moins grande adéquation de la formation à la profession de l'intéressé. (exemples : 1 pt pour un enseignant préparant le BAFA (animateur de centre de vacances), 5 points pour un stage de comptabilité analytique pour l'économe)

- ancienneté de la formation.

Noté de 1 à 5 selon l'année de la dernière formation
dernière année : 5 points
année n-1 : 4 points
année n-2 : 3 points
année n-3 : 2 points
année n-4 : 1 points

Des formations plus anciennes ne sont plus prises en compte. 

Les trois notes sont multipliées entre elles pour aboutir à un indice final par salarié, se situant entre 0 et 125 points

 


ANNEXE 12 : RÈGLEMENT DE MAISON

Ce texte fixe diverses modalités de fonctionnement de l'établissement portant sur l'organisation générale du travail et des relations professionnelles. Il complète le Règlement intérieur par des dispositions n'ayant pas d'implications disciplinaires.

Planning des réunions

Les réunions hebdomadaires de personnel respectent le déroulement suivant :

- toutes les 4 semaines : réunion par cycles, suivie d'une synthèse collective(obligatoire pour les enseignants et les éducateurs),
- réunion générale (obligatoire pour tout le personnel) :Une ou deux fois par trimestre, le lundi.

Des réunions pédagogiques ou à thème (obligatoire pour les enseignants et les éducateurs) sont organisées les autres lundis.

Les réunions générales, ont lieu le lundi soir, de 20 h à 22 h.

Organisation des synthèses

La réunion de synthèse d'un enfant est fixée généralement le jeudi à 10 h.

A l'issue de la réunion de synthèse présidée obligatoirement par le directeur, une fiche est constituée, avec les renseignements suivants :

Nom de l'enfant
Date
Noms des participants
Motif de la synthèse
Décision (dont information des parents)

Ces deux derniers points sont rédigés en commun avant la fin de la réunion.

Des synthèses portant sur une classe complète peuvent être demandées.

Enfant malade

Les éducateurs ou les professeurs peuvent appeler, de tous les postes intérieurs, un certain nombre de numéros d'urgence (SAMU, pompiers, médecin, infirmière).

En cas d'accident nécessitant la présence d'un éducateur ou d'un professeur, les dispositions doivent être prises pour que le groupe ou la classe puissent néanmoins être surveillés par un collègue.

Une trousse de secours contenant les médicaments de première nécessité, se trouve dans chaque service.

Régimes alimentaires

Les régimes alimentaires demandés par les parents pour raison médicale ou religieuse, sont respectés.

Repas du personnel

La liste doit être déposée à la cuisine de préférence la veille du jour du repas ; une inscription tardive peut parfois être acceptée le jour même avant 10 h si la composition du menu le permet. Les enfants de moins de 12 ans paient demi-tarif.

Correspondance avec les parents

Lettre aux parents : une copie est à classer dans le dossier.
Lettre des parents : à classer dans le dossier.

Interventions sur le temps scolaire

Ces interventions doivent rester exceptionnelles et être annoncées le plus tôt possible. Au cas où il s'agit d'interventions régulières (psychomotricité), celles-ci seront faites à heures fixes.

Fiches d'absences

Les registres de présence des élèves sont tenus quotidiennement à jour par les professeurs.

En cas d'absence non excusée, une demande de justification remplie et signée par le professeur sera adressée aux parents par le secrétariat. Le professeur peut aussi s'informer par téléphone auprès des parents, du motif de l'absence.

Toute absence injustifiée d'un élève doit donner lieu, dès le deuxième jour d'absence, à l'envoi de la demande de justification aux parents.

Fiches de sorties

Les professeurs ou éducateurs organisant des sorties pour leur classe ou leur groupe, déposeront une fiche de sortie au secrétariat au plus tard la veille.

Visites

Une affiche informera des visites en faisant connaître le nombre de personnes et leur origine.

Surveillance des récréations

Les professeurs chargés de la surveillance sortent en premier et pratiquent une surveillance active, différente d'une simple présence.

Le planning des personnes de surveillance est affiché dans la cour de récréation.

Utilisation des salles de sciences, de travaux manuels, de musique, d'informatique et du gymnase

Le plan d'occupation est affiché à l'intérieur des locaux concernés.

Utilisation des voitures

Les réservations de voitures pour des sorties d'élèves sont à noter sur l'agenda déposé dans la boîte à clés. Les utilisateurs regagnant le Bruckhof, voudront bien faire le plein si nécessaire.

Distribution de matériels

1. Matériel scolaire et éducatif : au secrétariat

2. Produits d'entretien

Mardi, à 16 h 30

3. Produits pharmaceutiques

Jeudi, de 8 h à 8 h 30

Utilisation du téléphone

Les communications privées ne sont autorisées qu'en cas d'urgence.

Remboursement de frais (achats, déplacements, etc...)

Les pièces justificatives sont à remettre au secrétariat. Elles sont visées par le directeur qui les transmet à l'économe pour paiement.

Dépannage des appareils

Les appareils en panne sont à remettre au service d'entretien, munis d'une étiquette décrivant la panne.

Prothèses auditives

Les professeurs vérifient périodiquement le fonctionnement des prothèses auditives. En cas de panne, il sera téléphoné aux parents. Le cas échéant, l'appareil sera porté en réparation chez Meschenmoser.

Autorisations d'absence - modifications d'horaire

Les demandes sont à effectuer 48 h avant la date de l'absence demandée, par une note précisant les dispositions prises pour le remplacement du salarié absent.

En cas de maladie d'un enfant nécessitant la présence à domicile de l'un des parents, une absence exceptionnelle rémunérée d'une journée sera accordée pour permettre de prendre toutes dispositions utiles quant à la garde de l'enfant. Des journées supplémentaires sans traitement pourront éventuellement être accordées. Dans tous les cas, la nécessité de la présence du père ou de la mère devra être justifiée par un certificat médical.

Prêt de matériel

Du matériel ou de l'outillage appartenant à l'Institution peuvent être mis à la disposition du personnel. La demande et la restitution du matériel sont à effectuer au secrétariat.

Il est possible d'emprunter des voitures de service pour des déplacements privés, avec l'autorisation du directeur et moyennant la souscription d'une assurance couvrant les risques. Le remboursement se fait selon le tarif kilométrique de la Convention de 1966.